Après une opération similaire lancée dimanche soir à Boulogne-sur-Mer, principal port français, des bateaux venus de Bayonne, de Saint-Jean-de-Luz ou de Capbreton, ont arboré dans l’estuaire de l’Adour des banderoles aux messages comme « Etat + ONG = mort de la pêche artisanale » ou « les marins sont menacés ».
« Nous sommes là ce matin parce qu’on n’a pas le choix, notre survie est en jeu », a déclaré à l’AFP Olivier Mercier, marin-pêcheur d’Arcachon, patron de deux bateaux.
Les pêcheurs réagissaient notamment à la décision récente du Conseil d’Etat, saisi par plusieurs associations de défense de l’environnement, d’imposer d’ici six mois la fermeture de certaines zones de pêche de l’Atlantique afin de préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés dans le golfe de Gascogne.
M. Mercier a assuré que les « dauphins piégés dans les filets » n’étaient qu’une « minorité » et s’est étonné de la présence récente de ces cétacés dans la Seine, le lac de Capbreton (Landes) ou échoués vivants sur des plages en Charente-Maritime.
« Je pense qu’au-delà du problème de la pêche, il y a un problème environnemental, il y a peut-être quelque chose qui les touche », a-t-il ajouté.
« Les ONG attaquent tous les métiers, les fileyeurs, les chalutiers, etc. On est harcelés. Là, ce n’est plus seulement la méthode de pêche qui est en cause, c’est le marin-pêcheur qui doit être éliminé de France », dénonce Jean-Yves Elissalde, pêcheur à Bayonne.
En début de semaine, le comité national des pêches a appelé pour la première fois à des journées mortes dans les ports français pour exiger du gouvernement des réponses à une série « d’attaques » fragilisant le secteur, dans un climat de tensions jamais vu depuis la crise du Brexit.
Cette opération prévue jeudi et vendredi a pour objectif de bloquer toute la filière (pêche, vente, mareyage, transformation).
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