L’avocat général Jacky Coulon a demandé une « aggravation des peines » de prison avec sursis prononcées par le tribunal correctionnel de Coutances le 11 septembre 2013, mais pas de prison ferme.
La cour d’appel de Caen rendra sa décision le 12 janvier. Le 28 mars 2011 le Condor Vitesse, un ferry de 86,27 mètres de long, a « coupé en deux » un caseyeur de 9,20 mètres, tuant le patron-pêcheur de 42 ans et précipitant les deux matelots à l’eau. Le ferry naviguait à plus de 36 noeuds (67 km/h) malgré un épais brouillard, entre Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et l’île anglo-normande de Jersey.
En première instance, le 11 septembre 2013, le commandant du ferry, désormais à la retraite, avait écopé de 18 mois de prison avec sursis et de cinq ans d’interdiction d’exercer sa profession, et son second, alors âgé de 48 ans, de 12 mois avec sursis, sans interdiction d’exercer. Ce dernier est devenu formateur.
Le parquet de Coutances, qui avait requis de la prison ferme, avait fait appel de la décision.
« La cause première du naufrage, c’est une vitesse excessive en dépit des conditions météorologiques » mauvaises, a assuré M. Coulon.
Le navire voguait à sa vitesse de croisière maximale par beau temps, a dit le président de la cour Henri Ody. Or « la visibilité (était) quasiment nulle », a argumenté M. Coulon.
« Ce n’est pas parce que vous prononcerez un, deux, trois ou quatre ans de prison ferme que M. Lesaulnier (le marin pêcheur ndlr) reviendra » à la vie, a souligné M. Coulon.
Le magistrat a rappelé « la vision d’horreur » du bateau « coupé en deux, qui a dû marquer les deux marins qui ont survécu ».
L’épouse et les trois filles du marin pêcheur décédé étaient présentes à l’audience d’appel. Son fils était représenté.