« Nous avons, par les canaux appropriés, demandé à la Corée du Nord d’agir comme il convient dans cette affaire et de préserver la sécurité et les droits des pêcheurs détenus », a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Il a ajouté que les deux pays avaient des « échanges rapprochés » sur l’incident, qui intervient dans un contexte de dégradation des relations entre les deux voisins.
Selon le propriétaire du bateau, Yu Xuejun, des Nord-Coréens armés et non identifiés se sont emparés le 6 mai de l’embarcation, qui se trouvait à environ 70 km des côtes nord-coréennes.
M. Yu a déclaré à l’AFP qu’à son avis l’équipage avait été enlevé par un navire de militaire de patrouille nord-coréen.
La Chine, seul allié de poids de la Corée du Nord, a été irritée par les deux récents tirs de fusée, dont un réussi en décembre, et l’essai nucléaire, le 12 février dernier, réalisés par Pyongyang. Pékin a ensuite approuvé des sanctions contre la Corée du Nord, dont des clôtures d’avoirs bancaires.
Le quotidien d’Etat Global Times a cité lundi un universitaire, Jin Qiangyi, qui a jugé possible que Pyongyang tente actuellement de se venger de ces mesures de rétorsion en enlevant des pêcheurs chinois et en exerçant ensuite un chantage.
L’affaire en rappelle en effet une autre similaire, survenue en mai 2012, quand 28 pêcheurs chinois avaient été détenus durant 13 jours par des Nord-Coréens, parfois présentés comme des « ravisseurs non identifiés » ou au contraire des représentants des autorités nord-coréennes.
Ces faits, entourés d’un épais mystère, avaient semblé provoquer un vif embarras à Pékin.
Les incidents impliquant des pêcheurs chinois, qui ont tendance à aller de plus en plus loin poser leurs filets, ne sont pas rares en Asie en raison des disputes de souveraineté sur les eaux séparant la Chine de ses voisins, notamment le Japon, le Vietnam et les Philippines. Mais les incidents maritimes entre Chine et Corée du Nord, deux pays alliés, sont très rares.