Pékin dénonce le vol « irresponsable et dangereux » d’un avion américain en mer de Chine

Un avion de surveillance P-8A Poseidon, resté pourtant à l’écart d’îlots artificiels construits par la Chine dans cette zone maritime disputée, avait été sommé mercredi par des militaires chinois de quitter les lieux où il patrouillait, au terme d’un échange radio tendu, selon un reportage tourné par CNN.

« Les troupes chinoises stationnées (dans la région) ont éloigné (l’appareil américain) par radio, conformément aux règlements chinois », a confirmé Hong Lei, porte-parole de la diplomatie chinoise.

« Les actions américaines constituent une menace pour les territoires maritimes chinois. Il y a une forte probabilité que cela déclenche des incidents, c’est hautement irresponsable et dangereux », a-t-il assené lors d’un point-presse régulier.

Washington a indiqué envisager l’envoi de navires et d’avions dans la zone des 12 milles autour des îlots artificiels chinois, pour bien marquer que ces constructions ne peuvent justifier la revendication d’eaux territoriales ou d’espace aérien par la Chine dans cette zone maritime stratégique.

Jusqu’à maintenant, « nous n’avons pas volé directement au-dessus » de ces ouvrages, a souligné jeudi le colonel Warren, porte-parole du Pentagone.

Mais pour autant, les avertissements émis par des militaires chinois « ne sont pas rares », a indiqué à l’AFP un responsable de la Marine américaine.

« La Chine prendra les mesures adéquates et nécessaires pour se prémunir contre tout préjudice infligé à ses possessions maritimes », a d’ailleurs prévenu vendredi M. Hong Lei.

« La Chine défend la liberté de navigation et de survol, mais cela ne signifie pas qu’un pays puisse délibérément pénétrer à sa guise dans les eaux territoriales ou l’espace aérien d’un autre pays », a-t-il indiqué.

Les ouvrages chinois, parfois qualifiés de « grande muraille de sable », sont situés dans l’archipel des Spratleys, revendiqué pour tout ou partie à la fois par la Chine, le Vietnam, les Philippines, Brunei, Taïwan et la Malaisie.

Des photos satellites montrent que la Chine s’emploie à remblayer des récifs coralliens qu’elle transforme en ports et autres installations, dont une longue piste d’atterrissage.

Grâce à ces conquêtes sur la mer, les surfaces utilisables chinoises sont passées en un an de 200 à 800 hectares, selon le Pentagone.

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