« Depuis ces derniers mois, notre sous-région est confrontée à des soubresauts parfois tragiques qui mettent en péril la sécurité et fragilisent le processus d’intégration » régionale, a déclaré le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, en référence notamment à la crise malienne.
« Au nombre de ces périls figure la piraterie maritime (…) qui représente aujourd’hui, pour les pays africains du Golfe de Guinée, un danger contre la sécurité publique et un frein pour le commerce et les échanges internationaux », a-t-il poursuivi à l’ouverture d’une rencontre internationale sur la sécurité maritime.
Les actes de piraterie surviennent alors que « l’exploitation du pétrole off-shore, la valorisation des ressources halieutiques » comptent parmi « les nouveaux enjeux commerciaux de la région », a souligné M. Koffi, dont le pays préside actuellement la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
« La situation est inquiétante, mais elle n’est pas encore alarmante. C’est pourquoi il faut agir très vite », a-t-il affirmé à l’AFP.
Les Etats-Unis, co-organisateurs avec la Cédéao de cette rencontre, ont averti que l’Afrique de l’Ouest est devenue, après les côtes somaliennes, la « seconde zone la plus dangereuse en matière de piraterie maritime sur le continent », en raison des attaques contre des pétroliers dans le Golfe de Guinée « au cours des trois dernières années ».
« La piraterie et les vols à main armée font perdre à la région chaque année deux milliards de dollars », a déclaré l’ambassadeur américain à Abidjan, Phillip Carter III, citant un rapport de la Banque mondiale.
Début février, un pétrolier français a été piraté au large d’Abidjan, la troisième attaque du genre en cinq mois visant la Côte d’Ivoire.
Jusque-là, le pays avait été préservé de la piraterie en mer qui s’est développée ces dernières années dans le Golfe de Guinée.
Selon des experts, les pirates qui sévissaient au large du Nigeria, premier producteur de pétrole d’Afrique, puis du Bénin voisin, s’approchent désormais de la Côte d’Ivoire qui, de l’aveu de ses autorités, n’est pas équipée pour faire face à ce fléau.