Procès Concordia: pour le capitaine Schettino, le paquebot n’a touché qu' »un petit rocher »

Témoignant au procès de l’ancien capitaine, jugé depuis la mi-juillet par le tribunal de Grosseto (centre), le directeur de la cellule de crise de Costa Croisières (Carnival) a raconté ses échanges téléphoniques le soir du drame avec Francesco Schettino.

« Les informations arrivaient au compte-gouttes. Au troisième coup de fil, le capitaine m’a assuré que le navire ne coulait pas », a affirmé à la cour Roberto Ferrarini.

« Au quatrième, a-t-il poursuivi, j’ai compris que les informations qu’il avait en sa possession étaient fragmentaires et qu’il devait se faire confirmer tout par ses officiers ».

Le ton de Schettino, poursuivi pour homicides multiples par imprudence, abandon de navire et dégâts causés à l’environnement, était « rassurant », et ce qu’il disait faisait penser « que la situation était sous contrôle », a ajouté M. Ferrarini.

Dans une communication téléphonique, interceptée par la boîte noire du bateau dix minutes après l’impact, et écoutée à l’audience, on entend le capitaine Schettino évoquer « un petit rocher ».

M. Ferrarini a également expliqué à la cour que lors d’une conversation, Francesco Schettino lui avait proposé d’élaborer ensemble une version des faits, contraire à la vérité.

« Schettino m’a proposé de dire aux autorités que la coupure de courant généralisée dans le bateau avait été à l’origine de la collision. Mais je l’ai contredit avec fermeté, je me suis même fâché », a expliqué ce cadre de Costa.

« C’était différent et faux par rapport à ce qu’il m’avait raconté avant, c’est-à-dire que le bateau avait d’abord heurté un rocher avant de couler », a-t-il ajouté.

Dans la nuit du 13 janvier 2012, le Concordia, qui naviguait trop près de la côte, avait heurté un écueil et s’était échoué sur des rochers à quelques dizaines de mètres du Giglio, avec à son bord 4.229 personnes, dont 3.200 touristes.

Les cinq coaccusés – dont l’officier de bord, le timonier et M. Ferrarini – de Schettino ont été condamnés à des peines de moins de trois ans de prison, dans le cadre d’une procédure de « pattegiamento » qui permet un accord à l’amiable entre la justice et les accusés.

Cette procédure a été refusée au commandant Schettino.

Le timonier indonésien du bateau mis en cause par la défense de Schettino est quant à lui introuvable.

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