Protection « historique » de cinq requins décimés pour leurs ailerons confirmée

Plusieurs pays, dont le Japon, ont tenté de rouvrir le débat sur certaines des espèces protégées lundi, mais ont échoué sous des tonnerres d’applaudissements.

Les 178 pays membres de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites) ont donc confirmé, en plénière, la protection du requin océanique à pointe blanche (ou requin longimane), de trois requins-marteaux (halicorne, grand et lisse) et du requin-taupe, ainsi que des raies mantas.

« C’est le jour le plus important pour l’océan en 40 ans d’histoire de la Cites », s’est réjouie Susan Lieberman, de l’ONG Pew.

« C’est un moment historique, où la science l’a emporté sur la politique », a renchéri Carlos Drews, du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Lors de la précédente conférence de la Cites en 2010, des propositions de protection des squales, dont les ailerons sont vendus à prix d’or en Asie, avaient échoué de justesse.

Mais les cinq requins, ainsi que les raies mantas pêchées pour leurs branchies, ont été cette fois inscrits à l’annexe II de la Cites, qui permet de réguler le commerce d’une espèce pour empêcher sa surexploitation.

D’ici à 18 mois, les pays exportateurs seront tenus de délivrer des permis d’exportation pour toutes ces espèces, tout en assurant la survie de chacune, et s’exposeront à des sanctions dans le cas contraire.

Le grand requin blanc, le requin baleine et requin pèlerin faisaient déjà partie des rares poissons protégés par la Cites, mais ils n’ont jamais vraiment fait l’objet d’une exploitation commerciale.

Plusieurs pays d’Asie, Japon en tête, s’étaient une nouvelle fois opposés avec vigueur à l’élargissement de la protection des squales lors du débat en comité lundi. Ils estiment que les espèces marines commerciales ne devraient pas être gérées par la Cites, mais par les organisations de pêche.

Environ 100 millions de requins sont tués chaque année dans le monde, selon l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui estime que 90% de la population de l’animal a disparu en un siècle.

Selon l’ONG Traffic, le commerce d’ailerons est estimé à plus de 480 millions de dollars par an. Et l’Asie est la principale accusée dans cette pêche massive.

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