« Nous allons faire tout notre possible et négocier ardemment, afin qu’au 31 mars nous puissions avoir un accord qui offre de la stabilité aux flottes européennes actives dans les eaux britanniques », a indiqué le ministre portugais de la Mer, Ricardo Serrao, à son arrivée.
« Mais ce ne sera pas facile, il y a encore d’énormes désaccords », a précisé le ministre, dont le pays assure depuis janvier la présidence tournante de l’UE.
Les pourparlers sont d’autant plus compliqués que Londres prépare le terrain de son côté à des « solutions unilatérales », selon le gouvernement allemand.
Mi-décembre, alors que l’issue des pourparlers sur l’accord commercial post-Brexit restait incertaine, les Vingt-Sept avaient reconduit pour trois mois, jusqu’à fin mars, les quotas de capture 2020 pour les stocks partagés avec les Britanniques, afin de permettre aux pêcheurs de poursuivre leur activité même en cas de « no deal ».
L’accord conclu fin décembre entre l’UE et le Royaume-Uni prévoit finalement de laisser aux pêcheurs européens un accès aux eaux britanniques pendant une période transitoire de 5 ans et demi, durant laquelle les Européens devront progressivement renoncer à 25% de leurs prises.
Mais les quotas de capture précis de 2021 pour les stocks partagés (plus de 70 sont concernés) n’avaient pas été définis.
« Il est désormais possible qu’aucun accord ne soit trouvé avec le Royaume-Uni à temps avant la date-butoir du 31 mars », indique un haut responsable européen.
« Faute d’accord, il faut trouver une solution pour assurer le maintien de l’activité des pêcheurs à partir du 1er avril » et éviter qu’ils doivent s’arrêter faute de nouvelles règles, a-t-il insisté.
La présidence portugaise entend « trouver au moins un accord politique sur ces mesures de contingence » qui seraient le cas échéant mises en place début avril, selon la source européenne.
Selon le responsable allemand, il s’agirait à nouveau de « quotas de pêche provisoires, fixés pour les mois à venir ».
L’UE, le Royaume-Uni et la Norvège ont déjà conclu mi-mars un accord –le premier accord tripartite depuis le Brexit– sur des quotas de pêche en mer du Nord dans les eaux respectives des trois parties.