Ilia Iachine, 42 ans, avait été emprisonné en 2022 en Russie pour avoir dénoncé l’invasion russe de l’Ukraine. Il a été libéré l’année dernière lors d’un échange de prisonniers entre l’Occident et Moscou.
Dans un message sur Telegram, il a annoncé être visé par de nouvelles poursuites pénales pour avoir refusé de se reconnaître « agent de l’étranger », un statut infamant visant en Russie les critiques du pouvoir.
D’après lui, son avocat a reçu un document dans le cadre de cette affaire qui précise que M. Iachine a désormais le statut de « personne apatride » ayant l’interdiction d’entrer sur le territoire russe.
« C’est-à-dire (…) que j’ai été déchu de la citoyenneté russe », a commenté M. Iachine.
Selon le média russe Médiazona, la juge qui a commencé à étudier l’affaire a demandé au Parquet de s’expliquer sur la qualification de « personne apatride ».
Si la Constitution russe interdit techniquement la déchéance de nationalité, depuis 2022, des figures pro-Kremlin appellent régulièrement à retirer la nationalité de dissidents qu’ils considèrent comme des « traîtres ».
Une nouvelle audience a été fixée au 15 septembre.
Ilia Iachine était un proche allié de l’opposant Alexeï Navalny, mort en février 2024 dans une prison de l’Arctique dans des circonstances troubles.
Après sa libération et le début de sa vie en exil, M. Iachine avait déclaré n’avoir jamais demandé à être échangé et soutenu que ceux qui dénoncent le régime ont plus d’influence en restant en Russie.
L’opposition russe, divisée par des luttes intestines, peine à gagner en crédibilité depuis la mort d’Alexeï Navalny, dans un contexte de censure militaire et de répression croissante du Kremlin.
Presque toutes les figures marquantes de l’opposition russe ont été emprisonnées ou ont fui le pays depuis que le président Vladimir Poutine a intensifié la répression des voix critiques après le lancement de l’invasion de l’Ukraine en février 2022.