« Depuis quatre jours, nous avons arrêté les chantiers sur les corniches de Dakar » et les autres parties du littoral dans la banlieue de la capitale, a affirmé à l’AFP le colonel Saboury Ndiaye, chef de la direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos), qui dépend de la gendarmerie.
« Nous sommes en train de faire un point de la situation pour savoir qui construit. C’est une mesure provisoire. Nous ferons ensuite un bilan et un compte rendu aux autorités », a dit le colonel Ndiaye dont l’unité est chargée de lutter contre les occupations et constructions irrégulières.
L’architecte Pierre Goudiaby Atépa, proche des nouvelles autorités sénégalaises au pouvoir depuis un mois, a déclaré dimanche que la mesure de suspension de ces chantiers avait été prise par le président Bassirou Diomaye Faye. Le gouvernement n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
M. Atépa, qui dénonce depuis des années « la privatisation du littoral » et son urbanisation par des hommes d’affaires et personnes proches des pouvoirs qui se sont succédé, a salué cette mesure qui, selon lui, devrait permettre un accès « pour tous » au domaine public maritime.
De nombreux chantiers dont des hôtels, des immeubles à usage d’habitation, des bureaux et des restaurants, poussent depuis plusieurs années sur le domaine public maritime à Dakar, en violation des règles de droit, selon des défenseurs de l’environnement.
Plusieurs plaintes ont été déposées devant la justice, dont une dernière à l’initiative d’une association de jeunes dans la banlieue de Dakar.
Cette association de défense de l’environnement a saisi la cour suprême pour l’annulation d’un décret de l’ex-président Macky Sall (2012-2024) déclassant en avril 2023 une forêt de filaos de 826 hectares, destinée à empêcher l’avancée de la mer. Des infrastructures, des équipements collectifs et des logements doivent remplacer cette forêt.
L’affaire a été renvoyée le 18 avril par la Cour « pour instruction ».
Le président Faye a succédé au président Sall après sa victoire au premier tour sur le candidat du pouvoir, l’ex-Premier ministre Amadou Bâ. Il appelle à une rupture avec le système en place.