SNCM: le procureur demande la prolongation du redressement judiciaire et un nouvel appel d’offres

Le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, a précisé à l’AFP avoir requis que soit organisé un nouvel appel à candidatures pour la reprise de la compagnie, avec un nouveau rendez-vous en septembre, les offres présentées apparaissant « insatisfaisantes » en l’état.

La décision a été mise en délibéré « sous quinzaine », a précisé Me Bonnefoi.

« Nous allons maintenant attendre la décision du tribunal », a réagi le président de la compagnie, Olivier Diehl, à la sortie du tribunal.

Si le tribunal suit les réquisitions du procureur, la SNCM devra effectuer la saison estivale en redressement judiciaire. « Pour le moment, nous avons des réservations », a assuré M. Diehl.

Après une première partie d’audience consacrée aux créanciers, le tribunal « a refusé d’entendre les offres » des repreneurs potentiels, a expliqué Me Bonnefoi.

Les élus du comité d’entreprise de la SNCM avaient adopté mardi soir à l’unanimité des avis défavorables aux trois offres de reprise déposées par l’ex-directeur du port de Marseille Christian Garin, l’entrepreneur corse Patrick Rocca et le groupe Baja Ferries de Daniel Berrebi.

Dans les trois cas, assuraient les représentants du personnel, « la discontinuité économique n’est pas garantie ni validée par une décision de la commission européenne ». Cette question est au coeur du processus de reprise engagé avec le placement en redressement judiciaire de la SNCM le 28 novembre 2014: pour espérer échapper à la double condamnation européenne à rembourser plus de 400 millions d’euros d’aides publiques jugées indûment perçues, il faut créer une nouvelle compagnie suffisamment différente aux yeux de Bruxelles.

Les élus du personnel dénonçaient aussi trois offres de reprise qui « ne comporte(nt) aucune garantie pour l’emploi », un nombre de salariés conservés « faible » (497 dans l’offre de M. Rocca, 800 pour M. Berrebi et 897 pour M. Garin). A l’heure actuelle, la SNCM compte environ 1.500 salariés en CDI.

Les prix de cession étaient également jugés trop bas (3 millions d’euros pour M. Rocca, 5 millions pour M. Berrebi et 12,25 millions pour M. Garin), même si les offres ne portent pas à chaque fois nécessairement sur les mêmes actifs.

Dans leur rapport rendu au tribunal, les administrateurs judiciaires avaient également fustigé des offres « particulièrement peu satisfaisantes ». Les repreneurs « n’ont pas encore justifié de leur financement (…) et ils maintiennent tous des conditions suspensives majeures », soulignaient-ils.

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