Voici les principaux points.
– Sécurité et défense –
Les deux parties ont conclu un partenariat de sécurité et de défense, au moment où l’Europe s’emploie à se réarmer face à la menace russe et aux incertitudes générées par Donald Trump.
Ce pacte prévoit notamment que les Britanniques puissent assister à certaines réunions ministérielles de l’UE et prendre part à des exercices et missions militaires européennes.
Il s’agit aussi d’associer davantage l’industrie de défense britannique aux efforts européens de développement de leur propre base industrielle.
Il ouvre la voie à l’accès des entreprises britanniques à des contrats de défense financés par un instrument européen doté d’un budget de 150 milliards d’euros, actuellement en négociations entre les 27. Un accord supplémentaire sera toutefois requis pour cela, ainsi qu’une contribution financière de Londres.
Le Royaume-Uni a beaucoup à gagner d’un tel accord, qui pourrait bénéficier à ses entreprises, comme BAE Systems et Rolls-Royce.
– Burgers et animaux de compagnie –
L’UE et le Royaume-Uni se sont entendus pour réduire les contrôles sur la nourriture et les végétaux dans leurs futurs échanges, une demande majeure de Londres.
« Cela permettrait que la grande majorité des mouvements d’animaux, de produits d’origine animale, de plantes et de produits végétaux entre la Grande-Bretagne et l’UE s’effectuent sans les certificats ou contrôles actuellement requis », selon le texte de l’accord.
L’UE est de loin le premier partenaire commercial du Royaume-Uni. Mais ses exportations vers le continent ont reculé de 21% depuis le Brexit, et les importations de 7%.
« Après une longue absence, nous allons pouvoir vendre les fameux burgers britanniques, crustacés et autres produits » dans l’UE, s’est réjoui Keir Starmer. Les Britanniques pourront par ailleurs voyager plus facilement avec leur animal de compagnie, a-t-il souligné.
En contrepartie, Londres s’engage à un alignement dynamique – c’est-à-dire qui s’adapte aux évolutions – sur les règles sanitaires et phytosanitaires européennes, avec quelques exceptions possibles.
En cas de désaccord, un mécanisme de règlement des différends indépendant sera mis en place, mais la Cour de justice de l’UE sera l’autorité en dernier ressort.
Parmi les autres mesures économiques sur lesquelles Londres et Bruxelles se sont entendus figure une « coopération plus étroite » sur les quotas d’émission, qui permettra aux entreprises britanniques d’échapper à la taxe carbone de l’UE.
Selon Downing Street, l’ensemble de ces mesures doit apporter « près de 9 milliards de livres (10,7 milliards d’euros) à l’économie britannique d’ici 2040 ».
– Pêche –
La question était d’une importance particulière pour la France, qui en faisait un préalable à tout accord global entre Londres et Bruxelles. Le Royaume-Uni a accepté de prolonger jusqu’en 2038 un accord avec l’UE permettant aux bateaux européens de pêcher dans les eaux britanniques et vice-versa.
L’accord actuel devait expirer en 2026. Cette prolongation « assurera stabilité et certitude » aux pêcheurs « sans augmenter la quantité de poissons que les navires de l’UE peuvent capturer dans les eaux britanniques », a affirmé Downing Street.
En Ecosse, les critiques ont fusé: le secteur de la pêche « semble avoir été abandonné » par Londres, s’est ému le Premier ministre écossais John Swinney, tandis que la Fédération des pêcheurs écossais a parlé de « film d’horreur ».
La ministre française Agnès Pannier-Runacher, en charge notamment de la Pêche, s’est « félicitée » de l’accord qui « va offrir de la visibilité économique et politique à la pêche française ».
– Mobilité des jeunes –
Bruxelles réclamait un programme de mobilité permettant aux jeunes Européens d’étudier et de travailler temporairement au Royaume-Uni, et vice-versa. Mais Londres redoute tout ce qui peut s’apparenter à une forme de libre circulation et augmenter les chiffres de l’immigration.
Aucun engagement ferme n’a été pris lundi, et le texte de l’accord n’emploie pas le terme de mobilité. Les deux parties ont simplement dit être prêtes à « travailler à un programme équilibré » permettant aux jeunes de travailler, étudier, faire du bénévolat, voyager pendant un temps limité au Royaume-Uni et dans l’UE, à des conditions restant à définir.
Londres et Bruxelles ont aussi évoqué la possibilité d’un retour du Royaume-Uni dans le programme d’échange étudiant Erasmus +.
Le nombre d’étudiants issus de pays de l’UE au Royaume-Uni a chuté de moitié depuis le Brexit, passant d’environ 148.000 en 2019/2020 à 75.500 en 2023/2024.
– Passage des frontières –
Afin de faciliter le passage des frontières, les deux parties ont promis de « poursuivre leurs échanges » pour que les Britanniques puissent utiliser davantage les « eGates », portails de contrôle automatisé des passeports. Ce qui devrait permettre aux vacanciers britanniques d’échapper aux « redoutables files d’attente » aux aéroports de l’UE, selon Downing Street.
bur-alm/mhc/blb