A la suite de ces violences, les autorités ont décrété un couvre-feu à Suakin de 12H00 (10H00 GMT) à jeudi 04H00 (02H00 GMT), ainsi qu’à Port Soudan, à une soixantaine de km plus au nord.
Selon le Comité des médecins de l’État de la mer Rouge, les affrontements tribaux ont eu lieu à Suakin où « les victimes ont été frappées avec des couteaux et des épées et ont été transportées à l’hôpital général de Port Soudan ».
Selon des témoins, des manifestants avaient plus tôt coupé des rues à Port Soudan et Suakin pour protester contre la décision mardi du Premier ministre Abdallah Hamdok de limoger le gouverneur de l’Etat de Kassala, qui appartient à la tribu des Bani Amr.
La nomination en juillet de Saleh Ammar au poste de gouverneur de l’Etat du Kassala –frontalier de l’Etat de Port Soudan– avait suscité la colère des Beja, l’autre grande tribu de la région.
Fin août, trois personnes avaient péri et une dizaine d’autres ont été blessées dans des affrontements entre ces tribus après cette nomination.
Depuis, la tension est vive dans l’est du pays. La semaine dernière, des membres de la tribu Beja avaient bloqué les docks de Port-Soudan, poumon économique du pays.
Ils protestaient contre l’accord de paix signé le 3 octobre entre des groupes rebelles et le pouvoir, dont un chapitre est consacré à leur région.
Les Beja craignent que leur tribu ne soit sous-représentée par rapport à la tribu rivale des Beni Amr dans les prochaines instances législatives et exécutives régionales prévues par l’accord de paix.