Le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, et le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, étaient eux aussi présentés aux juges d’instruction. Les trois hommes, qui avaient été placés en garde à vue mardi matin, sont susceptibles d’être mis en examen à l’issue de cet interrogatoire.
Le quatrième homme placé en garde à vue, l’homme d’affaires français Francis Perez, patron de Pefaco, a pour sa part été remis en liberté peu après 14H00 sans charge retenue contre lui, a annoncé son avocat Me Jean Robert Phung.
Les juges d’instruction Serge Tournaire et Aude Buresi tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l’élection d’Alpha Condé fin 2010, et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 de Faure Gnassingbé.
C’est notamment en enquêtant sur le groupe Pefaco, société spécialisée dans l’hôtellerie et les jeux très implantée en Afrique, que la justice avait resserré ses investigations sur les activités de Vincent Bolloré sur le continent. M. Perez est connu pour entretenir des relations étroites avec Jean-Philippe Dorent.
Selon l’avocat de Francis Perez, les enquêteurs s’interrogeaient sur des versements, d’un montant total de 450.000 euros, effectués en 2010 au profit de M. Dorent.
« Ces quatre virements sont un prêt à un ami qui a fait l’objet d’un acte notarié et qui est remboursé depuis six ans », a déclaré à l’AFP Me Phung, dénonçant des « fantasmes ».
Dans un communiqué publié mardi, le groupe Bolloré a « formellement » démenti avoir commis des irrégularités en Afrique, où il gère 16 terminaux portuaires.
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