Dans un message supprimé depuis sur X, le consul général de Chine à Osaka, Xue Jian a menacé samedi de « couper cette sale tête sans la moindre hésitation ».
« Etes-vous prêt pour cela? », a-t-il écrit, sans nommer la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, mais en citant un article de presse relatant son intervention au Parlement vendredi.
Mme Takaichi y a déclaré que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l’envoi de troupes japonaises pour défendre, au titre de la « légitime défense collective » prévue par une loi adoptée en 2015, l’île revendiquée par Pékin et soumise à des pressions chinoises militaire et diplomatique accrues.
Si une situation d’urgence à Taïwan implique « le déploiement de navires de guerre et le recours à la force, cela pourrait constituer une menace pour la survie du Japon, quelle que soit la manière dont on envisage les choses », a affirmé vendredi devant le Parlement la très conservatrice Première ministre japonaise arrivée au pouvoir le 21 octobre.
La situation concernant Taïwan « est devenue si grave que nous devons envisager le pire », a ajouté Sanae Takaichi, de longue date fervente critique de la Chine.
Le message publié par le diplomate chinois sur X était « extrêmement inapproprié », a déclaré lundi Minoru Kihara, porte-parole du gouvernement japonais.
« Nous avons vivement protesté et exigé la suppression immédiate » du post, a-t-il affirmé, ajoutant être « au courant de plusieurs autres propos inappropriés » tenus par cette personne.
De son côté, Mme Takaichi a indiqué lundi au Parlement qu’elle n’avait aucune intention de revenir sur ses propos et a insisté sur le fait qu’ils étaient selon elle conformes à la position antérieure de Tokyo.
Elle a toutefois ajouté qu’elle s’abstiendrait désormais de faire explicitement référence à des scénarios précis.
Interrogé sur la publication du consul, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que Taïwan était une « partie indissociable du territoire chinois ».
« La Chine exhorte vivement le Japon à réfléchir à sa responsabilité historique sur la question de Taïwan (…) et à cesser d’envoyer de mauvais signaux aux forces séparatistes indépendantistes taïwanaises », a déclaré le porte-parole du ministre, Lin Jian, lors d’un point de presse régulier.
La « légitime défense collective » est prévue par une loi impopulaire de 2015 qui donne en théorie la possibilité aux soldats japonais d’appuyer un allié en difficulté dans un conflit à l’étranger, à condition qu’un danger clair menace sa survie.
La Constitution japonaise d’après-guerre interdit au Japon d’employer les armes de façon offensive pour régler un contentieux international.
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