Ce fonds prévoit 4,24 milliards d’euros à verser cette année, dont 1,05 milliard pour l’Irlande, 757 millions pour les Pays-Bas, 455 millions pour l’Allemagne et seulement 421 millions pour la France.
« On nous dit qu’il a été réparti par la Commission européenne en tenant compte du poids du Brexit par tête d’habitant », a relevé Michel Boudoussier, directeur général-adjoint de Getlink (Eurotunnel).
« Ca explique pourquoi on se retrouve avec une enveloppe qui n’est pas satisfaisante », a-t-il relevé lors d’un séminaire parlementaire en ligne.
« Les fonds européens ne prennent en charge que les dépenses des États », a-t-il aussi argumenté. Or, « nous avons eu des dépenses absolument considérables avec le Brexit », portées par les collectivités locales ou les entreprises comme Getlink, qui a déboursé 48 millions d’euros pour adapter les terminaux d’Eurotunnel.
« Il y a dans le volume du fonds et dans sa répartition entre États-membres la nécessité de faire bouger les choses », a renchéri le conseiller régional de Bretagne (radical) Stéphane Perrin.
L’élu s’est notamment étonné de ce que la France soit, par habitant, au niveau de pays comme la Hongrie, ou de ce que le Luxembourg doive toucher plus de 100 millions d’euros alors que le Brexit devrait lui être favorable.
« Tout le monde partage la déception, y compris le gouvernement français », a indiqué le député (LREM) Didier Le Gac. « Et ce montant d’ailleurs est contesté par la France aujourd’hui. »
Il a donné rendez-vous en mars au « Fontenoy du maritime », une démarche du ministère de la Mer vise à dynamiser le pavillon français dans une vision post-Covid et post-Brexit.
« Le Fontenoy ne doit pas décevoir », a-t-il lancé.
« Nous avons besoin de leviers pour relancer la machine », a souligné Jean-Marc Roué, le président de la compagnie maritime Brittany Ferries.
A part des aides à la trésorerie et le chômage partiel, « les entreprises n’ont pas été aidées si ce n’est par des annonces officielles faites à l’Assemblée nationale », a déploré son confrère Jean-Claude Charlo, directeur général de DFDS France.
Le pavillon français est toujours « de 20 à 30% » plus cher pour armer un ferry, a-t-il relevé.
Du côté des ports, le directeur général de Ports de Normandie (structure régionale comprenant Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe) Philippe Deiss a par ailleurs déploré que le plan de relance du gouvernement ne concerne que les ports de l’État.
liu/kd/LyS
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