« Nous préparons l’avenir avec un projet de loi-cadre sur les transports qui interviendra après le PLF, en parallèle du texte sur la décentralisation annoncé par le Premier ministre », a déclaré M. Tabarot lors de sa première audition depuis sa renomination au gouvernement devant la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale.
Il a égréné une feuille de route de projets ambitieux, tout en admettant qu’ils sont tous suspendus à la pérennité du fragile gouvernement de Sébastien Lecornu.
Régénération des lignes et matériels ferroviaires vieillissants, développement du transport urbain du quotidien, déploiement de réseaux de RER régionaux annoncés par Emmanuel Macron, nouveaux modèles de financement et de gouvernance des infrastructures autoroutières: la loi-cadre, attendue par les collectivités comme par les usagers, doit servir à « traduire en dispositions législatives », le « consensus » qui s’est dégagé lors de la conférence « Ambition transports » pilotée par le gouvernement Bayrou, a dit le ministre.
Il a souhaité que le texte de la loi pluriannuelle soit ensuite déposé au Parlement « début 2026 ».
Sur les concessions autoroutières, dont la future loi devrait permettre de flécher une partie des revenus vers le financement du rail à partir de 2031, le ministre a souhaité qu’elles soient « plus courtes et avec une participation de l’Etat au capital ».
Sur le transport ferroviaire, le ministre a souligné le besoin de développer un système de billettique unifié, pour que les passagers ne fassent pas les frais de l’ouverture à la concurrence.
Au total, « il y a plus de 200 systèmes de billettique », entre transports en commun urbains, interurbains et ferroviaire, ce qui rend l’achat des billets « complexe » pour les usagers « notamment quand il y a des trajets qui impliquent plusieurs opérateurs ». »Cela nuit à l’attractivité du train », a-t-il estimé, jugeant que l’Etat devait « reprendre la main » sur le sujet.
« Nous travaillons (…) sur le déploiement d’une plateforme nationale d’inter-opérabilité pour favoriser les échanges des données, la répartition des recettes entre les différents acteurs de la mobilité », a-t-il dit.
Concernant le transport de marchandises, M. Tabarot a indiqué qu’il rencontrerait la semaine prochaine les parlementaires pour une « proposition » destinée à soutenir « le fret ferroviaire, le fret fluvial ou la décarbonation des flottes de poids lourds ».
Le ministre a enfin jugé insuffisants les crédits alloués à la recherche aéronautique via le Conseil pour la recherche aéronautique civile (Corac). Le soutien financier pluriannuel de l’Etat à la recherche aéronautique, annoncé fin 2022 dans l’espoir de développer d’ici 2030 le premier avion bas-carbone, a du mal à se maintenir.
« Ce programme atteint un point bas dans le PLF 2026 », a admis le ministre, « je me bats pour qu’il soit complété par des crédits (du plan d’investissement) France 2030 ».




