En avril 2023, Salime Mdéré avait déclaré à la télévision qu’il fallait « peut-être tuer » les « voyous » et les « terroristes », alors que l’archipel mahorais connaissait une période de violence.
« Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné, il faut peut-être en tuer », avait-il lancé sur la chaîne Outre-mer La Première.
Les propos avaient soulevé l’indignation de plusieurs associations de défense des droits humains et provoqué les condamnations de la gauche et du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.
Le parquet de Mayotte s’était saisi de l’affaire et avait demandé que le dossier soit jugé à La Réunion pour des questions d' »impartialité ».
A la barre du tribunal correctionnel de Saint-Denis, Salime Mdéré a réitéré ses excuses, publiées sur sa page Facebook dès le lendemain de la polémique, et répété que ces « propos ne (lui) ressemblent pas ».
« J’ai parlé sous le coup de l’exaspération », a ajouté le premier vice-président du conseil départemental de Mayotte. « Il faut pas que les gens aillent affronter les délinquants ou les jeunes qui sèment la zizanie ».
« Je suis assez époustouflé par la défense de Salime Mdéré (…). Il prend ses juges pour des imbéciles ou il n’a toujours rien compris », a lancé Me Emmanuel Daoud, l’avocat de la Ligue des droits de l’Homme, partie civile.
Pour le parquet, Salime Mdéré a voulu « attiser la haine sur le territoire de Mayotte ».
« Il a utilisé plusieurs fois le mot +tuer+ qui n’a pas plusieurs interprétations, ce sont des mots basiques et très simples », a insisté le parquet, requérant, en plus de trois mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité, 5.000 euros d’amende.
Le tribunal rendra son jugement le 7 mars.