La douane du port de Sousse, une station balnéaire de l’est de la Tunisie, a saisi en juin et en juillet 70 « grands » conteneurs puis 212 autres remplis de déchets importés par une société privée tunisienne, a indiqué jeudi à l’AFP Béchir Yahya, directeur à l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED).
Cette société –qui n’est pas identifiée– a obtenu en mai l’autorisation de l’ANGED d’opérer dans le recyclage de produits plastiques post-industriels, a-t-il ajouté.
Mais les services douaniers ont découvert des déchets ne correspondant pas aux permis octroyés. Ils ont donc prévenu les services ministériels concernés et ont interdit l’entrée des conteneurs sur le territoire tunisien, a précisé M. Yahya, indiquant que le ministère de l’Environnement avait décidé mardi d’ouvrir une enquête administrative.
« Ces conteneurs étaient remplis des déchets ménagers, ce qui est interdit. En outre, la société n’avait aucune autorisation pour gérer ce genre de déchets », a affirmé Hédi Chebili, directeur général de l’environnement et de la qualité de la vie au sein de ce ministère.
« Cette activité ne respecte pas la législation nationale ni les conventions internationales », a-t-il déploré.
Les autorités tunisiennes ont décidé dès juillet de renvoyer ces conteneurs vers l’Italie mais comme ils ont été saisis par la douane, ils sont toujours au port de Sousse, ont affirmé MM. Yahya et Chebili.
« C’est un crime environnemental puni par la loi », a relevé auprès de l’AFP l’environnementaliste Adel Hentati, conseiller d’ONG spécialisées dans la protection de l’environnement en Tunisie.
Cette affaire a été révélée par une émission de télévision très populaire en Tunisie de la chaîne privée El-Hiwar Ettounsi. Elle a suscité la colère de nombreux de Tunisiens qui ont exprimé sur les réseaux sociaux leur refus que la Tunisie soit « la poubelle de l’Italie ».