Trois vaisseaux nippons sont arrivés au port de Cebu (centre), a indiqué un responsable de l’ambassade japonaise à Manille, dans le cadre de l’aide apportée par Tokyo au centre de l’archipel ravagé par un typhon il y a deux semaines.
Il s’agit de la plus grande opération de secours des Forces d’autodéfense du Japon (nom officiel de l’armée japonaise) jamais dépêchée à l’étranger depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Les Japonais rejoignent les Américains, et quantité de soldats et de civils venus de plusieurs pays, ou d’organisations internationales, pour aider les populations traumatisées par Haiyan, l’un des typhons les plus violents à jamais avoir touché terre.
« Nous avons commencé à livrer quelques colis mais le gros de l’effort débutera après une rencontre avec les forces armées philippines aujourd’hui », a indiqué à l’AFP Takashi Inoue, vide-directeur des affaires publiques à l’ambassade japonaise.
La participation importante du Japon aux secours aux Philippines est le signe, selon des experts, d’une confiance retrouvée de Tokyo sur la scène internationale.
Pendant des décennies, l’idée d’avoir des soldats japonais sur leur sol était inimaginable pour beaucoup de pays asiatiques qui ont souffert cruellement de l’occupation des armées nippones, au nom de l’empereur. Les Japonais ont occupé les Philippines de 1942 à 1945.
Ironie de l’histoire, les soldats japonais vont revenir sur l’île de Leyte –une des zones les plus meurtries par Haiyan–, qui fut un des plus grands champs de bataille de la Guerre du Pacifique lors d’une contre-offensive des forces américaines en 1944 contre les forces japonaises.
Eulalia Macaya, 74 ans, qui a survécu à la guerre –et au typhon– se souvient de sa terreur lorsque les soldats japonais approchaient.
« On se cachait dans des trous creusés sous le sol de nos maisons. Les soldats patrouillaient mais on ne pouvait pas voir grand chose. Juste leurs bottes. On avait tellement peur », raconte-t-elle.
Mais cette fois-ci, elle est ravie de leur arrivée. « On ne leur en veut plus du tout », dit-elle en attendant d’être examinée dans un centre médical temporaire, financé par le gouvernement japonais à Tacloban.
« La Seconde guerre mondiale remonte à tellement longtemps… Si certains en veulent encore aux Japonais, c’est à nos grands-parents qu’il faut s’adresser », déclare à l’AFP le lieutenant Jim Alagao, un porte-parole du commandement central de l’armée philippines. « Nous sommes très reconnaissants de toute l’aide que les autres pays nous apportent ».
Au total le Japon va mobiliser près de 1.200 soldats, trois navires de guerre, 10 avions et six hélicoptères pour participer aux opérations de secours.