Susitino Sionepoe, 60 ans, était évêque de Wallis-et-Futuna depuis 2018. Il a été nommé à Nouméa par le pape François le 15 janvier à la suite du départ à la retraite de Michel-Marie Calvet, 81 ans, qui occupait ce siège épiscopal depuis 1981.
Mgr Sionepoe, ordonné prêtre en 1993 et père mariste comme son prédécesseur, est le premier natif de Wallis-et-Futuna, archipel de 11.000 habitants où la religion tient une place importante, et le premier évêque originaire du Pacifique à accéder à cette responsabilité en Nouvelle-Calédonie.
Quelque 2.000 personnes ont pu entrer dans la cathédrale Saint-Joseph de Nouméa, dans laquelle l’odeur de l’encens se mêlait à celle des « kahoa kalaka », colliers typiques de Wallis-et-Futuna composés de fleurs et graines odorantes. Près de 600 autres ont assisté à l’extérieur à la cérémonie, retransmise sur un écran géant.
Le représentant du pape pour le Pacifique ainsi que onze évêques de la région étaient présents.
Dans son homélie, Susitino Sionepoe a indiqué à l’assemblée qu’il revenait aux « Calédoniens et Calédoniennes qui cheminent ensemble depuis 182 ans d’être des artisans de paix ».
En 2024, un projet de réforme du corps électoral calédonien avait cristallisé les divisions entre loyalistes et indépendantistes et accru les tensions dans l’archipel du Pacifique sud, jusqu’aux émeutes déclenchées en mai, qui ont fait 14 morts et plus de deux milliards d’euros de dégâts.
« Il est important que l’Eglise ressemble à ses fidèles, et cette journée montre aussi la cohésion que nous pouvons avoir entre communautés, ici en Nouvelle-Calédonie », a souligné Roch Apikaoua, prêtre kanak très respecté dans l’archipel.
L’entrée du nouvel archevêque dans la cathédrale s’est faite au son des sonnailles et tambours kanak, accompagnée de danseurs de la troupe du Wetr, originaire de l’île calédonienne de Lifou.
A la sortie, ce sont des danseuses et danseurs wallisiens qui l’ont accompagné, enchaînant les soamako et niutao, danses traditionnelles de Wallis-et-Futuna connues dans tout le Pacifique.