« Pour la première fois, la pêche elle-même prend en main directement sa modernisation avec les fonds publics énergies marines renouvelables (EMR, c’est-à-dire issus de la taxe éolienne) qui lui ont été attribués », a déclaré Olivier Le Nézet, lors des assises de pêche à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
« On ne peut pas nous demander de prendre en compte les stocks, les écosystèmes, le dynamisme de nos territoires littoraux et les aspirations de nos concitoyens, avec une flotte de 32 ans d’âge en moyenne », a-t-il ajouté, expliquant la volonté des professionnels d’accélérer la modernisation de la flotte.
Concrètement, cette aide se traduira par l’ouverture de quatre guichets, pour financer des projets de modernisation dans le respect de « la transition économique, sociale et environnementale de la filière ».
Les projets portent sur « l’efficacité énergétique des navires », la « valorisation de la production », la « santé et la sécurité à bord » des embarcations, et « l’efficacité environnementale des engins de pêche ».
Les aides pourraient par exemple permettre de financer un projet visant à améliorer l’hydrodynamisme de la coque, ce qui réduirait la consommation de gazole, ou installer un meilleur système de conservation du poisson à bord, comme une machine à faire de la glace.
« C’est un tournant décisif pour la filière », a souligné M. Le Nézet.
Ce financement sera issu de la taxe éolienne sur le domaine public maritime c’est-à-dire jusqu’à 12 miles des côtes, soit environ 22 km. Versée chaque année par les exploitants des parcs, elle représente aujourd’hui 30 millions d’euros pour Saint-Nazaire, Saint-Brieuc et Fécamp et augmentera au fur et à mesure de la mise en service des nouveaux champs éoliens côtiers. Les professionnels de la pêche (comité national et régionaux) sont destinataires de 35% de cette taxe sur l’éolien côtier.