L’incident a éclaté vers 15h heure locale dans le quartier du centre de détention au moment de la réintégration de la centaine de détenus présents dans la cour vers leurs cellules, « moment très sensible », décrit Vincent Pardoux, secrétaire régional FO pour la Réunion et Mayotte.
Des détenus s’en sont pris à un gradé, lui ont arraché des clés et son émetteur récepteur. Ce dernier, « blessé légèrement à l’avant-bras » et « très choqué » a pu se mettre à l’abri alors que deux autres surveillants s’étaient retranchés dans des bureaux et que des détenus mettaient le feu à des matelas, selon le représentant syndical.
Sollicités, l’administration pénitentiaire et la gendarmerie n’avaient pas commenté dans l’immédiat.
Des vidéos circulant dans l’après-midi sur les réseaux sociaux montraient un panache de fumée s’élever dans l’enceinte du centre pénitentiaire.
Le GIGN est notamment intervenu et en début de soirée l’incident était en voie de résolution, selon le représentant FO qui précise qu’une équipe locale de sécurité doit venir en renfort dimanche depuis La Réunion.
« On est choqués par ce qui s’est passé », réagit M. Pardoux, « on savait que la situation était très tendue » dans le centre de détention de Majicavo où la surpopulation dépassait les 245% au 1er août selon les chiffres du ministère de la Justice.
La densité carcérale globale en France s’établit à 126,4%. Mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 151,6%. Dans celle de Majicavo, elle avoisine les 177%.
Pour désengorger l’établissement de Majicavo, un projet de deuxième prison a été annoncé par le ministère de la justice en 2022, mais aucun terrain n’a pour l’heure été retenu.