« C’est le chemin le plus court et le plus sûr compte-tenu des conditions météorologiques. Et ce sont des eaux internationales, donc nous passons », a déclaré à la presse le ministre Boris Pistorius.
Interrogé sur la question de savoir si la frégate Baden-Württemberg, ainsi qu’un navire de ravitaillement qui l’accompagne, se dirigeaient vers le détroit ou le traversaient, le ministre a déclaré: « Je peux le confirmer ».
Il n’a pas précisé la localisation exacte des deux bâtiments. Selon le site marinetraffic.com, ils naviguaient vendredi dans le détroit, en direction du sud, à l’ouest de Taipei.
Le ministère de la Défense de Taïwan a de son côté indiqué qu' »une frégate allemande est en train de naviguer depuis ce matin dans le détroit de Taïwan du nord vers le sud ».
« L’armée a surveillé la situation et aucune anomalie n’a été détectée dans les environs », a-t-il ajouté.
Le gouvernement allemand avait indiqué ces derniers jours que la frégate était « en mission diplomatique afin de souligner la position de l’Allemagne sur la liberté des voies maritimes internationales ».
Des navires de guerre des Etats-Unis et du Canada ont traversé à plusieurs reprises ces derniers mois le détroit de Taïwan, enjeu géopolitique majeur, ce qui avait conduit l’armée chinoise à se déclarer en « état d’alerte ».
La Chine revendique Taïwan, dirigée par un régime démocratique, comme faisant partie de son territoire, et déclare être prête à la reconquérir par la force si nécessaire.
Berlin avait lancé en 2021 la première mission de la marine allemande dans la région IndoPacifique depuis le début des années 2000, sans s’aventurer alors dans le détroit de Taïwan.
Le gouvernement d’Olaf Scholz a durci le ton vis-à-vis de la Chine sur fond de montée des rivalités économiques et géopolitiques, tout en cherchant un équilibre délicat entre protection de ses intérêts stratégiques et sécuritaires et maintien des liens économiques avec ce partenaire commercial crucial.
La fédération de l’industrie allemande (BDI) a salué l’initiative allemande et « encouragé le gouvernement à maintenir autant que possible les règles du droit international au moment où elles tendent à être érodées ».
« L’Allemagne doit prendre ses responsabilités pour cela », a déclaré un des dirigeants de la fédération, Wolfgang Niedermark, au quotidien Handelsblatt.