L’attaque n’a pas fait de blessés, a précisé Sea-Watch.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, « un patrouilleur des soi-disant garde-côtes libyens a tiré à balles réelles sur le navire de sauvetage Sea-Watch 5 » alors que celui-ci venait de secourir 66 personnes en détresse en mer, a dénoncé l’ONG dans un communiqué.
Sommé par le patrouilleur libyen Corrubia Class 660 de faire demi-tour vers le nord, l’équipage « n’a pas obtempéré aux demandes de la milice libyenne » qui « s’est alors approchée du navire de sauvetage et a ouvert le feu ».
L’équipage a émis un signal de détresse et alerté les autorités allemandes et italiennes compétentes, a précisé l’ONG en ajoutant que « l’équipage et les personnes secourues sont indemnes ».
Sea-Watch a demandé « une enquête immédiate » et dénoncé « l’intensification des attaques des milices libyennes contre les personnes en fuite et les navires de sauvetage. »
Selon l’ONG, le patrouilleur libyen avait été remis par l’Italie aux garde-côtes libyens en 2018, en vertu d’un accord de 2017 par lequel l’Italie et l’UE apportent un soutien financier, technique et matériel aux autorités libyennes pour intercepter les migrants et les ramener en Libye.
Cette annonce intervient un mois après une dénonciation similaire de l’ONG SOS Méditerranée, qui avait porté plainte en Italie après avoir subi fin août une « attaque sans précédent » des garde-côtes libyens alors qu’il réalisait une opération de sauvetage en eaux internationales.
L’ONG avait fait état de dégâts importants sur le navire après avoir subi « des tirs incessants pendant au moins vingt minutes » dans les eaux internationales.
« Des niveaux de violence sans précédent contre la société civile sont atteints en Méditerranée », a déploré Giorgia Linardi, porte-parole de Sea-Watch, citée dans le communiqué.
« Les attaques libyennes sont une conséquence directe des politiques européennes. Il est inacceptable que le gouvernement italien et l’UE permettent à des milices criminelles de tirer sur des civils », a-t-elle ajouté.
Les ONG dénoncent régulièrement la situation des migrants en Libye, victimes selon elles de discrimination, de racisme et de violences.