« Nous demandons, en urgence, que l’OMI élabore un code international pour le transport du bétail », réclament les ONG, « pour protéger les marins, l’environnement et le bien-être des animaux vivants ».
Datée du 5 décembre, la lettre a été envoyée « avec d’autant plus d’urgence » après la récente « catastrophe tragique impliquant le Spiridon II ».
Fin novembre, près de 3.000 bovins uruguayens avaient fini par débarquer en Libye après avoir été bloqués un mois en mer sur le navire Spiridon II, les autorités turques ayant invoqué des incohérences des certificats sanitaires pour refuser leur entrée sur son territoire.
La Fondation pour le bien-être animal (AWF, selon son sigle anglais) avait alors affirmé que des dizaines de bovins à bord du cargo, qui transportait de nombreuses vaches gestantes, étaient morts.
Les ONG déplorent dans leur courrier une « absence de réglementation spécifique » au bétail qui entraîne « de profondes souffrances animales » et parfois la mort.
Selon elles, les animaux subissent un stress thermique extrême, les maladies, un confinement prolongé et la surpopulation dans des voyages qui durent parfois des semaines.
Interrogée par l’AFP, l’OMI ne commente pas le courrier mais rappelle que « tous les navires transportant des animaux » doivent se conformer aux traités « relatifs à la sécurité de la vie en mer (SOLAS), à la prévention de la pollution par les navires (Marpol) ».
Les ONG avancent que la flotte transportant le bétail est composée de bateaux souvent « dangereux et vieillissants », pouvant aussi mettre en péril les marins.
Avec un âge moyen de 40 ans, les navires sont souvent issus de conversions et exposés aux effets corrosifs des déjections d’animaux, selon les ONG.
Depuis les années 2000, « au moins sept navires transportant du bétail ont été perdus, coûtant la vie à des dizaines de gens de mer et à des dizaines de milliers d’animaux », avancent-elles, appelant à l’élaboration de réglementations internationales contraignantes.
« La mise en oeuvre et l’application de toute réglementation de l’OMI relèvent des États membres », a indiqué l’OMI à l’AFP.
A la suite de l’incident du Spiridon II, l’AWF avait demandé une enquête « immédiate » de l’Organisation mondiale de la santé animale et de l’OMI, avec examen des animaux, et des investigations pour violations éventuelles de l’accord Marpol.




