Elus et anciens responsables militaires ont débattu, sur les chaînes de télévision américaines, des différentes options de l’administration Obama pour empêcher l’avancée des jihadistes en Irak.
Le sénateur Lindsey Graham, favorable à des frappes aériennes, a appelé Washington à agir « car l’Irak et la Syrie combinés vont devenir la zone de préparation du prochain 11-Septembre, si on ne fait rien ».
« Les gens qui tiennent le terrain en Irak sont aussi ceux qui occupent le terrain en Syrie. L’instabilité économique venant d’une dégringolade en Irak affectera les prix de l’essence et notre reconstruction économique », a-t-il ajouté sur CNN.
Il a appelé en outre à la démission du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et à l’engagement direct de Washington avec l’Iran pour freiner les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Ceux-ci ont pris en trois jours les villes de Mossoul et Tikrit ainsi que des secteurs d’autres provinces de Diyala et de Kirkouk.
Le général à la retraite Peter Chiarelli, ex-commandant en Irak, a estimé que les combattants de l’EIIL « avaient un créneau là-bas, ils ont saisi ce créneau et je pense que nous devons vraiment, vraiment nous en préoccuper ».
« J’ai lu quelque part hier qu’ils sont devenus l’organisation terroriste la plus riche au monde maintenant qu’ils ont pris Mossoul et je suis inquiet, je pense que tous les Américains doivent être inquiets », a-t-il déclaré sur ABC.
Le président américain Barack Obama a indiqué vendredi étudier « un éventail d’options pour soutenir les forces de sécurité irakiennes », sans donner d’indications sur d’éventuelles frappes aériennes, réclamées par nombre d’élus républicains.
Le ministre de la Défense Chuck Hagel a donné samedi l’ordre de déploiement du porte-avions USS George H.W. Bush dans le golfe persique.
Opposé à toute action militaire, un autre élu républicain, Michael McCaul, qui préside la commission sur la Sécurité de la Chambre des représentants, a appelé à une offensive diplomatique avec les alliés des Etats-Unis, pour trouver une solution politique impliquant les Sunnites, Chiites et Kurdes d’Irak.
« Sans leur coopération contre les extrémistes, il ne se passera rien. Ils ne vont rien faire tout seuls. Ils ont besoin que nous les guidions », a-t-il dit sur ABC.
Les insurgés de l’EIIL sont « les pires des pires », a-t-il estimé. « S’ils rentrent aux Etats-Unis ou en Europe occidentale, je vois ça comme la plus grande menace aujourd’hui ».