Une semaine après le rejet du texte par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), M. Valls doit se rendre de mardi à samedi sur l’archipel avec pour « objectif de poursuivre le dialogue autour de l’accord de Bougival » et d’installer à cette fin un comité de rédaction, selon le ministère.
« Je vais (…) en Nouvelle-Calédonie pour expliquer, préciser, compléter, convaincre autant que nécessaire », a défendu le ministre dans un entretien publié dimanche par Le Parisien. « Je ne veux pas passer en force. Mais il n’y a pas d’alternative crédible à Bougival ».
C’est ce dont il va essayer de convaincre dès mercredi les sénateurs coutumiers, les maires et les présidents de province, avant des réunions « bilatérales », selon l’agenda prévisionnel décliné par son ministère.
Le lendemain, jeudi, il doit installer officiellement un comité de rédaction avant d’aller à la rencontre des élus de la province nord de l’archipel.
« L’accord de Bougival doit se mettre en oeuvre et il va se mettre en oeuvre », veut croire Manuel Valls. « Sans cela c’est tout l’édifice politique, économique et social de la Nouvelle-Calédonie qui s’effondrerait. »
« C’est pour cela que je veux convaincre le FLNKS de s’inscrire dans l’accord lors de notre réunion bilatérale. (…) Nous pouvons enrichir l’accord de Bougival et apporter des précisions, mais nous ne pouvons pas remettre en cause son équilibre général », prévient-il dans l’interview au Parisien.
Manuel Valls défend un accord permettant la création d’un État de Nouvelle-Calédonie doté d’une loi fondamentale, d’une nationalité calédonienne et de la compétence en relations internationales, tout en assurant que le texte de Bougival reconnait l’identité kanak.
Le « projet d’accord de Bougival » est incompatible « avec les fondements et acquis de notre lutte », avait affirmé mercredi Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, lors d’une conférence de presse quelques jours après un congrès extraordinaire du mouvement.
En mai 2024, des violences déclenchées par un projet de réforme du corps électoral avaient fait 14 morts et causé plusieurs milliards d’euros de dégâts sur le territoire.