Ces manoeuvres, qui doivent avoir lieu jusqu’à vendredi, sont les deuxièmes en moins d’un mois entre Washington et le petit archipel anglophone situé à une dizaine de km du Venezuela.
Washington souffle le chaud et le froid sur la possibilité de frappes sur le territoire vénézuélien évoquées par Donald Trump: le président américain a parlé dimanche de possibles « discussions » avec le président vénézuélien Nicolas Maduro alors que le secrétaire d’Etat Marco Rubio s’est lui a nouveau montré menaçant.
Depuis août, Washington maintient dans les Caraïbes une importante présence militaire avec notamment une demi-douzaine de navires de guerre, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue à destination des Etats-Unis.
Mais Caracas accuse Washington de prendre prétexte du narcotrafic « pour imposer un changement de régime » à Caracas et s’emparer de son pétrole, et son président Nicolas Maduro a qualifié d' »irresponsables » ces nouveaux exercices conjoints.
« Mon gouvernement accueille avec fierté le 22e Unité expéditionnaire des Marines », a écrit Kamla Persad-Bissessar sur son compte X, jugeant que « la présence des États-Unis dans la région a déjà contribué à une réduction significative du trafic d’armes, de drogues et d’êtres humains dans notre pays ».
Les Etats-Unis ont mené ces dernières semaines –la dernière samedi– une vingtaine de frappes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations qu’ils accusent – sans présenter de preuves – de transporter de la drogue, faisant au moins 83 victimes.
Le déploiement militaire américain dans la région s’est considérablement renforcé avec l’arrivée toute récente du porte-avions Gerald Ford, le plus grand au monde.
« Notre partenariat avec les États-Unis a déjà obtenu des succès significatifs, et ensemble, nous continuerons à aller de l’avant jusqu’à ce que nous remportions la guerre contre le crime », a encore écrit Kamla Persad-Bissessar, dénonçant le prix payé par les citoyens de l’archipel « massacrés sans pitié par des criminels audacieux qui profitent de leurs connexions avec des cartels et des narco-terroristes ».
Depuis son accession au pouvoir en mai, Mme Persad-Bissessar, fidèle alliée de Donald Trump, a multiplié les déclarations hostiles au pouvoir vénézuélien, et fait de la lutte contre l’immigration vénézuélienne un de ses chevaux de bataille, l’assimilant régulièrement à la forte criminalité dans l’archipel.
L’ex-Premier ministre (2015-2025) Keith Rowley s’est lui montré critique.
« (….) au moment où l’Amérique menace d’envahir le Venezuela, de détruire le Venezuela, les Américains nous demandent de faire certaines choses, il relève de notre souveraineté de dire que cela ne va pas dans notre intérêt et de refuser cela », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
M. Maduro a déjà annoncé la suspension des contrats gaziers avec l’archipel après les premiers exercices.
Deuxième producteur caribéen de gaz, Trinité-et-Tobago, dont 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté, connaît une récession économique et certains opérateurs espéraient des revenus provenant de l’exploitation commune du champ gazier Dragon, évalué à 120 milliards de m3, situé dans le nord-est des eaux vénézuéliennes, près de la frontière maritime avec Trinité-et-Tobago.




