Caracas accuse López de soutenir le déploiement de navires de guerre, d’avions de chasse et de troupes américains dans les Caraïbes, dans le cadre de ce que la Maison Blanche présente comme des opérations de lutte contre le trafic de drogue.
Maduro insiste sur le fait que ce déploiement vise à le démettre de ses fonctions. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yván Gil, a fait savoir via sa chaîne Telegram que Maduro avait « déposé un recours devant la Cour suprême de justice pour révoquer la nationalité de Leopoldo López ».
Cette demande a été formulée « en raison de son appel grotesque, criminel et illégal à une invasion militaire du Venezuela, de la promotion continue du blocus économique, ainsi que de son appel au massacre de Vénézuéliens avec la complicité de gouvernements étrangers », a-t-il ajouté.
Le doyen de la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université centrale du Venezuela (UCV), Juan Carlos Apitz, a expliqué à l’AFP que la loi ne prévoit pas la possibilité de révoquer la nationalité d’un Vénézuélien de naissance.
« Seuls les citoyens naturalisés pourraient la perdre, et seulement dans le cadre d’une décision de justice définitive », a expliqué M. Apitz. Les porte-paroles de l’aile la plus radicale du chavisme au pouvoir ont suggéré par le passé de déchoir de leur nationalité plusieurs opposants, les accusant d’être des traîtres à la patrie.
La demande de Maduro fait écho aux centaines d’opposants déchus de leur nationalité au Nicaragua, l’un des principaux alliés du président vénézuélien.
Ancien maire de Chacao, l’un des quartiers de Caracas, López avait été condamné en 2015 à près de 14 ans de prison pour incitation à la violence lors des manifestations qui avaient fait 43 morts et quelque 3.000 blessés en 2014.
En 2017, il fut assigné à résidence et, deux ans plus tard, il participa à un soulèvement militaire raté contre Maduro. Après l’échec de ce plan, il se réfugia au domicile de l’ambassadeur d’Espagne à Caracas, d’où il s’échappa en 2020 pour Madrid.




