Selon le tribunal correctionnel de Papeete, Noël Ato Nohotemorea, anciennement à la tête de plusieurs paroisses, a empoché les fruits de la quête au préjudice du Conseil d’administration de la mission catholique de Tahiti (Camica) pour un montant d’environ 114.000 euros.
L’intéressé a aussi convaincu une paroissienne de lui acheter une voiture haut de gamme car « il avait besoin d’un véhicule à la hauteur de ses combats contre les démons », a-t-elle relaté. Cette fidèle lui a également offert, ainsi qu’à certains de ses proches, un séjour aux Etats-Unis.
« Il voyait mon âme brûler en enfer (…) Il m’a dit que ce voyage allait lui permettre de reprendre des forces pour combattre les forces du mal. J’ai cédé. On s’est fait avoir », a témoigné la plaignante lors de l’enquête.
« Elle ment », s’est défendu à son procès Noël Ato Nohotemorea, « il y a de la générosité, ici. Deux familles m’ont proposé une maison gratuitement ».
L’ex-prêtre a également assuré qu’il était en droit d’empocher une partie de l’argent de la quête et que sa comptabilité était régulièrement présentée au Camica, ce que celui-ci a démenti.
« On a été roulés dans la farine », a déploré auprès de l’AFP le père Denis Bertin, du diocèse de Papeete.
En 2024, Noël Ato Nohotemorea a été démis de ses fonctions par le pape François pour des « délits graves ». Il arbore toutefois toujours les insignes religieux, notamment un col romain.
L’ex-homme d’Eglise a été condamné à quatre ans d’emprisonnement, dont un ferme, ainsi qu’à indemniser le Camica à hauteur des sommes détournées et lui verser quelque 8.300 euros de dommages-intérêts. Il devra aussi rembourser la paroissienne flouée.
Son avocat, Me Stanley Cross, a annoncé faire appel, justifiant avoir « fait la démonstration qu’il n’y avait pas d’abus de confiance ».
Noël Ato Nohotemorea est aussi sous le coup d’une seconde enquête pour viols présumés sur une paroissienne. Des accusations qu’il conteste, selon son conseil.




