« MH370 R.I.P » (Rest in peace, reposez en paix) déclarait à sa Une, sur fond noir, le principal journal anglophone du pays, The Star. Les lettres de cette phrase étaient composées des noms des 239 personnes à bord, dont deux tiers étaient chinoises.
« Bonne nuit, MH370 », écrivait pour sa part le New Straits Times, lui aussi à sa Une, sur fond noir, une référence poignante aux derniers mots reçus par les contrôleurs aériens le 8 mars et prononcés par un des deux pilotes –sans doute le copilote– (« Eh bien, bonne nuit »).
Il était 01H19 du matin et le Boeing 777 quittait l’espace aérien malaisien pour entrer dans l’espace vietnamien. L’avion a disparu des écrans radars civils malaisiens à 01H30.
Les journaux en chinois ou en malaisien affichaient eux aussi des Une dominées par le noir. Le Sun, un journal gratuit anglophone largement distribué dans les villes du pays, dont le nom est généralement écrit en rouge vif, a opté lui aussi pour le noir ce mardi.
La veille au soir, lors d’une conférence de presse convoquée en urgence, le Premier ministre de Malaisie Najib Razak avait indiqué qu’une nouvelle lecture des observations satellitaires de la trajectoire du vol MH370 conduisait aux eaux houleuses situées au large des côtes occidentales de l’Australie, loin de toute piste d’atterrissage.
« C’est avec profonds regret et tristesse que je dois vous informer que, selon ces nouvelles données, le vol MH370 a fini dans le sud de l’océan Indien », avait-il déclaré, sonnant ainsi le glas des espoirs nourris par les proches des personnes à bord.
Cette annonce ne répond pour autant à aucune interrogation quant au scénario ayant précipité le Boeing dans cette région parmi les plus isolées et inhospitalières de la planète, à des milliers de kilomètres de sa trajectoire prévue, entre Kuala Lumpur et Pékin.