Pris en application d’une loi adoptée le 2 juin, ce texte acte le transfert à l’État de personnels jusque-là salariés de droit privé local, bien que rémunérés sur crédits publics et encadrés par la direction de l’enseignement catholique.
Depuis 1969, l’organisation de l’enseignement primaire sur cet archipel d’environ 11.000 habitants était confiée à l’Église catholique en vertu d’une « convention de concession » prévoyant que l’État finance les postes tout en laissant leur gestion au diocèse.
Wallis-et-Futuna était le seul territoire français où l’ensemble du premier degré public relevait d’une structure confessionnelle.
Ce modèle, historiquement lié à la conversion du territoire au catholicisme et à l’absence d’administration éducative à l’époque, faisait l’objet de critiques récurrentes, notamment sur la reconnaissance professionnelle et salariale des enseignants.
La réforme intervient deux ans après un mouvement de grève inédit d’enseignants wallisiens et futuniens, qui avait paralysé le fonctionnement des écoles de l’archipel pendant près d’un mois au printemps 2023. Ils dénonçaient des écarts de rémunération avec les fonctionnaires d’État et demandaient la reconnaissance de leur mission de service public.
La grève avait été suivie par 94% des 125 enseignants du primaire, avait estimé à l’époque le seul syndicat de l’éducation du territoire, Force ouvrière enseignement (FO-e). Environ 1.350 élèves du primaire et autant du secondaire sont scolarisés sur l’archipel.