L’armée israélienne a visé les positions des Houthis à plusieurs reprises depuis un an, en représailles aux tirs de missiles de ces insurgés contre Israël.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé lundi que des frappes avaient visé « des cibles terroristes » des Houthis sur le port de Hodeida, l’un des plus importants du Yémen, situé dans l’ouest du pays sur la mer Rouge.
« Comme je l’ai clairement indiqué, le sort du Yémen sera le même que celui de Téhéran », a-t-il averti, en allusion à la guerre de 12 jours déclenchée le 13 juin par une attaque israélienne contre l’Iran.
Les Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et de larges pans du Yémen, en guerre depuis 2014, font partie de l’alliance contre Israël mise en place par Téhéran, qui comprend d’autres groupes comme le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien.
Depuis de début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre 2023, les rebelles tirent régulièrement des missiles vers Israël, la plupart interceptés avant leur entrée dans l’espace aérien israélien.
Ils ont aussi attaqué des navires considérés comme liés à Israël, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens.
En riposte, Israël a bombardé plusieurs fois des infrastructures sous leur contrôle, notamment le port de Hodeida, déjà visé le 7 juillet.
Les menaces israéliennes font toutefois craindre une escalade contre le Yémen, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.
« Ryad craint sérieusement que les frappes israéliennes sur les Houthis ne se transforment en une campagne soutenue visant à évincer les dirigeants du mouvement », a affirmé à l’AFP un responsable du Golfe, sous couvert d’anonymat.
Cela pourrait « plonger la région dans le chaos le plus total », a-t-il prévenu.
Le Yémen est en proie à un conflit opposant le gouvernement, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, aux Houthis, soutenus par l’Iran.
– « Equipements lourds » –
Un responsable houthi, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a affirmé à l’AFP que les frappes de lundi avaient détruit « un quai qui avait été reconstruit après un bombardement précédent ».
Selon un employé du port, qui a également requis l’anonymat, elles ont visé « des équipements lourds apportés pour les travaux de construction et de réparation après les frappes du 7 juillet (…) ainsi que les zones autour du port et les bateaux de pêche ».
De son côté, l’armée israélienne a indiqué que parmi les infrastructures visées figuraient « des engins de chantier utilisés pour reconstruire les installations du port (…), des citernes de carburant, des navires utilisés pour des activités militaires et des actions hostiles contre l’Etat d’Israël ».
Selon la société de sécurité maritime britannique Ambrey, au moins quatre navires marchands se trouvaient dans le port mais ils n’ont signalé aucun dommage à ce stade.
Les derniers tirs de missiles depuis des zones sous contrôle des insurgés yéménites vers Israël avaient été interceptés par l’armée israélienne les 10 et 16 juillet.
Après les dernières frappes israéliennes contre Hodeida, les rebelles ont attaqué et coulé deux navires marchands qui transitaient en mer Rouge.
L’attaque contre le vraquier Eternity C, battant pavillon libérien, a fait quatre morts parmi les membres d’équipage, tandis que onze personnes sont portées disparues.
En mai, les rebelles, avaient averti qu’ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré une trêve avec les Etats-Unis ayant mis fin à des mois de bombardements par l’armée américaine.