Réunion du Cluster “Yachting Monaco” : cap sur le yachting de demain

Tous les projets qui aspirent à être réalisés en sont d’ailleurs les garants telle que l’extension en mer prévue courant 2025 « 6 hectares seront ainsi gagnés sur la mer mais tout cela dans le respect des fonds marins » précise Daniela Burla, directrice qualité, sécurité et environnement de la S.A.M de l’Anse du Portier avec entre autres, la préservation de 500 m2 destinés au développement de posidonie transplantée…une première mondiale. Et que dire de l’évolution écologique des mouillages et ancrages développés par Catalano Shipping, société monégasque représentée ici par Laurent Certaldi « aujourd’hui, ces bouées s’adressent à des unités dépassant les 70m, ce qui était impensable auparavant. »

Construire le yachting de demain

Le Monaco Solar & Electric Boat Challenge organisé du 13 au 15 juillet prochains pour la 4e année consécutive par le Y.C.M. (en collaboration avec l’Union Internationale Motonautique (UIM) et la Fondation Prince Albert II), met à l’honneur les énergies du futur en rassemblant une flotte de bateaux propulsés à l’électricité et à l’énergie solaire construits par des étudiants en ingénierie en collaboration avec des chantiers navals prestigieux. « Notre ambition est de d’encourager les universités et les chantiers à dessiner et construire des bateaux de courses solaires et électriques, qui pourront être commercialisés dans le futur », a expliqué l’Ing. Marco Casiraghi, à l’initiative de cet événement.

L’opportunité pour l’assemblée de découvrir les différents projets de yacht respectueux de l’environnement tel que le Savannah, tout droit sorti du chantier Feadship. Capable d’économiser 28% de sa consommation de fuel grâce à une augmentation du volume des hélices combinée à la suppression des appendices sous la coque, il arbore les traits du yacht de demain. Ses spécificités en font « une unité exemplaire en termes d’efficacité énergétique » note Bas Nederpelt, Business Management Developper du chantier Feadship. Même intérêt du côté de Stéphane Leveel de Perini Navi pour qui « le cycle de vie d’un bateau et son utilisation ont un impact sur l’environnement. A nous d’anticiper tout cela. » La priorité est la même pour Vienna Eleuteri de VSY « on ne choisit plus aujourd’hui entre science, technologie et nature. On travaille sur des matières 1ères plus respectueuses de l’environnement. Il faut continuer dans ce sens ».

Une prise de conscience longuement évoquée dans les différentes interventions qui ont ponctué cette journée à l’instar de celle de Romain Troublé impliqué dans le projet Tara. Depuis 13 ans maintenant, la goélette a réalisé 10 expéditions et parcouru 350 000 kilomètres autour du monde à travers plus de 40 pays « cela permet d’observer l’impact du changement climatique ainsi que la crise écologique qui touche les océans. »

Minimiser les risques

Alors que le respect de l’environnement a monopolisé les prises de parole, la question de la pollution a également trouvé son auditoire. « Il faut les sensibiliser les armateurs d’un point de vue juridique mais aussi en termes d’assurance » note Nicolas Mior d’Ascoma Maritime rejoint sur ce point par Jamie Edmiston de Edmiston and Company. Car un bateau polluant égratigne avant tout son image estime Michel Buffat de Credit Suisse « la réputation est très importante. Le public est soucieux de l’image que renvoi un bateau qui pollue. »

Pour amener les propriétaires à être plus à l’écoute de ces problématiques, il faut impérativement « simplifier la réglementation établie qui peut aujourd’hui freiner les armateurs » alerte Edouard Mousny, de Gordon S. Blair et vice-Président du Cluster « Yachting Monaco » qui pointe du doigt « les 60 conventions internationales rattachées au secteur. » Une vision partagée par Paul Miller de HiscoxMGA alors que de leur côté, Julia Stewart de la société Imperial et Hans Konings de Amels, se sont questionnés sur la manière d’éduquer le marché au développement des technologies vertes tels que les systèmes hybrides. «Ils permettent aujourd’hui d’améliorer l’impact sur l’environnement tout en améliorant la propulsion, la consommation d’énergie, le bruit etc… » estime Hans Konings. Respectueux et plus performant…de quoi attirer le client.

En pleine croissance

Cette journée a non seulement été l’occasion de dresser un portrait du yachting monégasque mais également d’en définir ses ambitions selon Hassan Mouheb de Nielsen Lifestyle. « L’horizon 2025 permettra d’atteindre vraisemblablement plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires global monégasque (aujourd’hui de 750 millions d’euros) avec une augmentation de 300 emplois dans le secteur qui en comptent 1435 actuellement. Tous ensemble, on peut se fixer une ambition qui est réaliste. » La ligne de conduite est simple : rester concentré sur les objectifs fixés tout en gardant un œil sur le marché asiatique en plein essor. Après l’élaboration d’une étude de marché, Hassan Mouheb a pu établir une cartographie de l’industrie avec ses points forts, tels que l’héritage et la renommée mondiale de Monaco, son climat, sa situation géographique, la sécurité qui y règne et le respect de la vie privée ou encore la qualité de services délivrée et reconnue. Mais la Principauté doit encore innover en faisant par exemple évoluer son pavillon ou trouver des solutions face au manque de place de ports. Une dernière problématique qui a trouvé un écho favorable auprès de Aleco Keusseoglou, directeur de la SEPM «le port de Vintimille sera – d’ici 2019-2020- opérationnel pour accueillir 170 yachts de 10 à 60m. C’est devenu une obligation puisqu’aujourd’hui, avec 1047 bateaux battant pavillon monégasque, seuls 638 sont amarrés dans le port Hercule ou celui de Fontvieille. »

A l’issue de cette étude, quatre grands défis ont été dressés : aménager et développer les ressources nécessaires pour absorber la croissance, orchestrer et piloter l’ensemble des acteurs au sein d’un agenda commun et partagé et enfin, définir et instaurer une démarche de qualité et d’excellence à la hauteur de l’ambition. Autant de défis qui constituent la feuille de route du Cluster “Yachting Monaco”.

Monaco, terre de savoir-faire

Si la place monégasque s’affirme comme destination incontournable en matière de yachting, elle se distingue également par son vivier de talents. Crée le 26 septembre 2016 à l’initiative du Cluster « Yachting Monaco », le Master en Luxury Management dispensé par l’UIM (Université Internationale de Monaco) a rencontré un véritable succès. Polina Arbuzova, a intégré cette première promotion qu’elle juge adaptée à la zone géographique « c’est un marché extrêmement porteur qui offre d’innombrables opportunités surtout ici à Monaco. J’apprécie énormément de pouvoir échanger avec des professionnels qui viennent donner des cours, pouvoir être impliquée dans les différentes étapes entre la commande et la livraison d’un yacht. C’est inspirant. » 18 étudiants ouvrent le chemin d’une voie qui tend à se développer.

Le designer Espen Oeino, vice-président du Cluster « Yachting Monaco » a conclus cette journée par la présentation de REV (Research Expedition Vessel), qu’il a lui-même dessiné. Ce navire d’expédition et de recherche d’une longueur de 181,6m servira à des projets scientifiques de pointe et fonctionnera aux énergies vertes, « les océans représentent 70% de la surface du globe. Il est vital de les protéger et en prendre soin pour les générations futures. »

Source : Cluster Yachting Monaco

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