24 août 1217 : Mort près de Douvres (Angleterre) de Eustache Busket, dit Eustache le moine ou Le Moine Noir, né vers 1170 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Il est l’un des plus fameux pirates du début du XIIIe siècle, dans la grande tradition des hors-la-loi médiévaux.
Personnage hors du commun, redoutable et provocant, il apparut longtemps comme un bandit de grand chemin. Mais il se trouva mêlé au conflit entre les Capétiens et les Plantagenêts, lors des guerres entre Philippe Auguste et Jean sans Terre. Il prit parti tantôt pour l’un, tantôt pour l’autre. Vaincu et capturé par les Anglais, il eut la tête tranchée en 1217.
Eustache le moine devient un pirate et un mercenaire, établissant des bases dans les îles de la Manche, plus précisément sur l’île de Sercq, et vendant les services de sa flotte au plus offrant. Il avait la réputation d’être redoutable et particulièrement efficace dans ses attaques. Il impressionnait tellement que le peuple fit courir une rumeur selon laquelle il pouvait rendre ses navires invisibles lors des abordages. De 1205 à 1212, il se met au service du roi d’Angleterre et devient en quelque sorte l’amiral de la flotte de Jean sans Terre, tout en continuant ses actes de piraterie. Durant des années, il écumera les mers du Nord et rançonnera les navires qui passent à sa portée.
24 août 1704 : bataille navale de Vélez-Málaga qui fut la plus grande bataille navale de la guerre de Succession d’Espagne
La bataille navale de Vélez-Malaga intervient pendant la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714). Dans ce conflit, la France soutient le roi d’Espagne Philippe V, petit-fils du roi de France Louis XIV, contre les autres puissances européennes (archiduché d’Autriche, royaume d’Angleterre, Provinces-Unies).
La prise de Gibraltar par l’amiral anglais Rooke le pose un grave problème au roi de France. Désormais, les escadres de Toulon sont coupées de l’Atlantique. Aussi, Louis XIV décide-t-il de reprendre Gibraltar aux Anglais.
Pour ce faire, il confie le commandement de la flotte à Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse et amiral de France, ce qui, au demeurant, constitue un acte unique dans l’histoire de la marine de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle. L’entreprise française n’aboutit pas au résultat escompté (Gibraltar reste aux Anglais) mais la flotte britannique subit de lourdes pertes en hommes, ce qui entraîne la démission de l’amiral Rooke. Les vaisseaux de l’amiral Byng, le « héros de Gibraltar », n’ont pas participé à l’affrontement faute de munitions. Prudemment, la flotte française se replie sur Toulon sans avoir perdu un seul bâtiment.
Gibraltar appartient encore aujourd’hui aux Britanniques ce qui occasionne de temps à autre des tensions diplomatiques entre l’Espagne et le Royaume-Uni.
La bataille de Vélez-Málaga est l’une des plus rudes des guerres maritimes de Louis XIV. Les Français ont tiré 102 886 coups de canons.
Aucun navire n’a été capturé ni détruit au cours de la bataille, mais les pertes n’en sont pas moins élevées1. La France déplore 1 585 tués (34,4 %) contre 2 325 pour les Anglais (50,4 %) et 700 pour les Hollandais (15,2 %), soit un total de 4 610 morts en 12 heures. En moyenne cela représente un mort toutes les dix secondes.
Cette bataille, livrée selon les règles théorisées, entre autres, par le Père Hoste, va devenir emblématique. D’abord parce qu’elle sera le dernier engagement majeur livré pendant près de quarante ans et qu’elle restera comme référence pour les nouvelles générations de marins. Les Britanniques y trouveront les raisons de chercher l’avantage du vent pour combattre, les Français leurs raisons de choisir le combat sous le vent. Pour les deux camps, elle provoque la sacralisation de la ligne de bataille, comme seule formation capable d’assurer la victoire ou, à tout le moins, d’éviter la défaite. En ce sens, Vélez-Málaga annonce, et explique la bataille de Toulon (1744).
Cette bataille a été abordée dans la Revue Historique des Armées n°296 de décembre 2019 (146 pages, 13 €).
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Tableau d’en-tête d’Isaac Sailmaker (1633-1721)