29 août 1350 : Bataille navale de L’Espagnols-sur-Mer (ou bataille de Winchelsea)
Elle vit la victoire d’une flotte anglaise de cinquante vaisseaux commandée par Édouard III d’Angleterre et le Prince noir, sur une flotte castillane de 40 vaisseaux commandée par Charles de la Cerda. Entre 14 et 26 vaisseaux castillans furent capturés dont quelques-uns furent coulés contre au moins deux pour les Anglais.
Charles de la Cerda est signalé à l’Écluse, en Flandre, à la tête d’un convoi de navires marchands qui remplissent leurs cales avant de repartir sur la côte basque. Édouard III décide de lui couper la route au retour. Il se rend solennellement à Winchelsea, accompagné de son fils, le « Prince Noir » et de nombreux jeunes nobles bien décidés à en découdre avec l’Espagnol. Le , les troupes embarquent sur les navires de guerre. Le roi en personne, sur son navire-amiral, le cogue Thomas, prend le commandement de la flotte, forte d’une cinquantaine de navires.
Les renseignements étant bons, l’attente n’est pas longue. Le dimanche après-midi , les quarante navires de Charles de la Cerda sont signalés à l’horizon. Ils sont poussés vers Winchelsea par une bonne brise de sud-ouest qui les rapproche rapidement. Édouard III ordonne de lever l’ancre et fait sonner le branle-bas de combat. Charles de la Cerda est considéré comme un adversaire très dangereux : avant l’embarquement, le roi a ordonné aux archevêques de Cantorbéry et d’York d’organiser des prières pour le succès de l’opération. Après l’appareillage, Édouard fait servir du vin à ses chevaliers et à lui-même pour renforcer encore la cohésion de ses hommes.
Charles de la Cerda, s’il le veut, peut très facilement éviter le contact. Tout porte à croire, au contraire, qu’il le recherche : la route suivie, le fait qu’il ait embarqué des mercenaires dans les ports flamands, la détermination qu’il montre, au moment de la rencontre, pour se jeter sur l’ennemi. Le choc est donc très violent. Le cogue Thomas est heurté par un navire de tête espagnol lors d’une tentative d’abordage ; la collision est si violente que le navire espagnol perd son mât et que le navire-amiral anglais se retrouve avec une importante voie d’eau. À l’issue d’un corps à corps sanglant, l’équipage du Thomas se rend maître d’un autre bâtiment espagnol, et Édouard doit abandonner son navire qui coule pour se transporter sur sa prise.
Le combat se poursuit avec la même violence. Les navires espagnols sont plus hauts sur l’eau, ce qui leur permet d’accabler le pont des navires anglais de projectiles et de causer de gros dommages aux hommes et au matériel. Le navire du Prince Noir se retrouve bientôt réduit à l’état d’épave, accroché au flanc d’un navire espagnol qui le malmène. L’héritier du trône anglais ne doit son salut qu’au courage du comte de Lancastre, qui aborde la nef ennemie sur un autre flanc et lui fait amener son pavillon. Un grand navire anglais commandé par le comte de Namur, qui transporte toute la « maison du roi », est abordé par un espagnol : celui-ci, à défaut de pouvoir le réduire à l’impuissance, tente de l’entraîner à l’écart du champ de bataille pour mieux le neutraliser. À ce moment-là, la situation pour les Anglais est très compromise. Finalement, un valet flamand du comte de Namur réussit à passer sur le pont du navire espagnol et à couper la drisse de la grand-voile, rendant le bâtiment ingouvernable et permettant aux Anglais de reprendre la situation en mains.
Source : WIKIPEDIA