GTT, un leader technologique du secteur maritime

GTT (1), expert technologique des systèmes de confinement pour le transport et le stockage des gaz liquéfiés, en particulier du gaz naturel liquéfié (GNL), est un acteur clé du transport maritime et du secteur de l’énergie. Mais l’ETI (2) française, en pleine croissance, est aujourd’hui beaucoup plus que cela. Présentation.

Par Aurélien Duchêne

Le groupe GTT est né du rachat en 1994 de Technigaz (fondée en 1963) par son concurrent d’alors Gaztransport (fondée en 1965). GTT fête cette année 60 ans d’expertise, qui lui ont apporté au fil du temps la réputation internationale d’un groupe qui s’est imposé comme la référence dans son domaine.

Un porte-conteneurs CMA CGM propulsé au gaz naturel liquéfié : alors que 90% du commerce mondial en volume transite par voie de mer, la réduction des émissions de CO2 liées au transport maritime est indispensable, et les technologies GTT y contribuent.

Une expertise sectorielle, des activités diversifiées

Les activités de ce géant technologique des secteurs du transport maritime et de l’énergie reposent d’abord sur la conception et la mise en œuvre de technologies de confinement cryogénique équipant les méthaniers, les unités flottantes, les réservoirs terrestres de gaz ou encore les navires de transport multi-gaz. Pour cela, le Groupe met  l’accent sur la sécurité et l’efficacité économique et opérationnelle, mais aussi sur la performance énergétique qui rejoint l’exigence de contribuer à la construction d’un monde durable érigé en raison d’être en 2020.

Cette exigence s’illustre aussi dans les activités d’Elogen, filiale de GTT spécialisée dans l’hydrogène, qui conçoit et assemble des électrolyseurs destinés en particulier à la production d’hydrogène vert, ou encore dans la maîtrise par GTT de systèmes destinés à l’utilisation du gaz naturel liquéfié comme carburant, qui permet de réduire fortement les émissions de particules et de gaz à effet de serre.

GTT a également développé une gamme de services incluant l’ingénierie et la réalisation d’études techniques, l’assistance et la maintenance, le conseil, la formation. Soucieux d’accompagner les armateurs et les affréteurs dans leur cheminement vers la décarbonation, dans un contexte réglementaire toujours plus contraignant, le Groupe offre par ailleurs des solutions numériques dans le domaine du smart shipping  (3), via les activités de deux de ses filiales, OSE Engineering et Ascenz Marorka.

Un électrolyseur Elogen, filiale de GTT spécialisée dans la conception et l'assemblage des électrolyseurs à membrane échangeuse de protons.

Un électrolyseur Elogen, filiale de GTT spécialisée dans la conception et l’assemblage des électrolyseurs à membrane échangeuse de protons.

Le pari gagnant de la recherche et de l’innovation

GTT mise fortement sur l’innovation, au point d’être l’ETI française déposant le plus de brevets. Avec 57 brevets publiés en 2022, GTT figure à la première place du classement de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) des ETI déposantes de brevets, un premier rang qu’elle occupe pour la quatrième année de suite. GTT figure également à la 23e place des 50 premiers déposants de brevets toutes catégories confondues en 2022, gagnant sept places par rapport à 2021. L’expertise technologique étant le cœur de métier de GTT, et l’innovation l’un des moteurs de sa croissance, le Groupe investit fortement dans la R&D (recherche et développement) et dispose de ses propres laboratoires, sur son site de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines).

Philippe Berterottière, Président-Directeur général du Groupe depuis 2009, a réalisé sa carrière dans des secteurs de haute technologie et a mis un accent particulier sur l’innovation et la R&D de GTT depuis son arrivée à la tête du Groupe.

Dans les nouvelles et hautes technologies toujours, GTT compte plusieurs filiales, qui permettent au Groupe de développer des activités diversifiées : outre Elogen, spécialisée dans l’électrolyse à membrane échangeuse de protons (PEM) pour la production d’hydrogène vert, OSE Engineering, spécialisée dans l’intelligence numérique et l’analyse de données pour les procédés industriels, et Ascenz Marorka, spécialisée dans le smart shipping (3), GTT est en pointe dans la maintenance, les tests et le monitoring pour l’industrie du transport de GNL via sa filiale Cryovision. GTT est également présent en Amérique du Nord, au Royaume-Uni, en Chine et à Singapour.

Le concept Shear Water, un navire de soutage et de ravitaillement en GNL sans ballast, développé par GTT.

Une entreprise française gagnante dans la mondialisation

L’Asie revêt une importance particulière pour GTT, puisque le groupe y trouve plusieurs de ses principaux clients et partenaires, comme Daewoo Marine Shipbulding & Engineering, Samsung Heavy Industries et Hyundai Heavy Industries pour la Corée du Sud, Dalian Shipbuilding Industry, Hudong-Zhonghua et China Merchant Heavy Industries pour la Chine.

La plupart des derniers gros contrats de GTT viennent de ses partenaires en Asie-Pacifique, signe de l’ancrage du Groupe dans la mondialisation et de sa réputation internationale : ces derniers mois, GTT a une nouvelle fois été choisi par Hudong-Zhonghua Shipbuilding et Dalian Shipbuilding Industry, et le coréen Samsung Heavy Industries, pour la conception des cuves de nouveaux méthaniers. GTT a également signé un contrat-cadre de prestations de services pour le géant du transport maritime Eastern Pacific Shipping (basé à Singapour) et sa filiale CoolCo. Suite à une commande de Samsung Heavy Industries, le Groupe a aussi intégré, pour la première fois, son système de confinement à membrane MarkIII Flex à une unité flottante de production, de liquéfaction et de stockage de GNL (FLNG) de 200 000 m3. Enfin, GTT a reçu, en juillet 2023, une approbation de principe de la part de ClassNK, la principale société de classification japonaise, pour un nouveau concept de système de confinement à membrane pour le transport de l’hydrogène liquide, et reçu une commande du géant chinois Yangzijiang pour la conception des réservoirs de dix porte-conteneurs de très grande capacité propulsés au gaz naturel.

Le marché européen n’est toutefois pas en reste : la filiale de GTT Ascenz Marorka vient de signer un important contrat avec un acteur européen majeur du transport maritime de conteneurs pour sa solution de Smart shipping afin d’équiper 30 porte-conteneurs en 2023, avec une option pour 30 autres en 2024.

Ce contrat prévoit l’installation de systèmes automatiques de collecte de données et de logiciels intelligents de gestion et d’optimisation des performances énergétiques et environnementales des navires. Il inclut également une option pour équiper cette même flotte d’une solution de routage météo.

Un groupe en pleine croissance… durable

GTT continue de bénéficier d’une dynamique favorable. Le Groupe prévoit pour 2023 un chiffre d’affaires compris entre 385 et 430 millions d’euros, en forte hausse par rapport aux bons résultats de 2022, et un excédent brut d’exploitation (EBITDA) compris entre 190 et 235 millions d’euros. Grâce à un carnet de commandes qui offre une visibilité jusqu’en 2027, GTT peut tabler sur des revenus cumulés s’élevant à 1,8 milliard d’euros annuels entre 2023 et 2027, ce qui constitue un record historique pour le Groupe.

Parvenu au premier rang mondial dans ses secteurs d’activité, jouissant d’une expertise reconnue, GTT est promis ces prochaines années à une forte croissance nourrie à la fois par des commandes liées à son cœur de métier historique, à un investissement constant dans l’innovation, et au développement d’activités connexes où il entend également devenir un acteur de référence.

A travers ses activités et son effort d’innovation, le Groupe est totalement impliqué dans la transition écologique. En 2023, GTT a adhéré au Pacte mondial des Nations unies articulé autour de trois piliers fondamentaux, dont celui des enjeux environnementaux.

Philippe Berterottière, Président-Directeur général de GTT depuis 2009. Crédits photo : GTT.

Philippe Berterottière, Président-Directeur général de GTT depuis 2009. Crédits photo : GTT.

Dans un récent entretien accordé à Marine & Océans (n°279 – 2ème trimestre 2023), Philippe Berterottière expliquait la légitimité pour le Groupe de cette adhésion :

« les enjeux environnementaux constituent de facto un moteur d’innovation, la R&D du groupe s’orientant de façon croissante vers les solutions dites « zéro carbone », en lien avec la stratégie de décarbonation. Très concrètement, nous concevons des solutions technologiques qui permettent ou permettront à nos clients d’atteindre les objectifs ambitieux fixés par l’Organisation maritime internationale (OMI). Nous développons aussi de nouvelles technologies adjacentes, par exemple dans le domaine du Gaz naturel liquéfié (GNL) utilisé comme carburant marin, qui permet de réduire significativement les émissions de gaz à effets de serre générées par les navires marchands, ou encore des services digitaux, un domaine essentiel pour optimiser l’usage des technologies. Et nous allons plus loin : nous anticipons les besoins de demain, avec le développement de solutions zéro-carbone, dans le domaine de l’hydrogène notamment, avec notre filiale Elogen, ou dans le cadre des projets de développement d’un « hydrogénier ». Enfin, et il s’agit du troisième pilier de notre démarche RSE, nous nous engageons à réduire nos propres émissions de gaz à effets de serre, dans le cadre d’une démarche structurée qui devrait être finalisée courant 2023. »

(1) Gaztransport et Technigaz.

(2) Entreprise de taille intermédiaire.

(3) Le Smart Shipping désigne un ensemble de services de navigation, de gestion opérationnelle de navires, de maintenance prédictive, de gestion de l’énergie à bord et de gestion de flotte à destination des affréteurs, armateurs et opérateurs.

En savoir + :

www.gtt.fr

https://elogenh2.com/fr/

Aurélien Duchêne

Crédits images : GTT.

Marine & Oceans
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La revue trimestrielle MARINE & OCÉANS est éditée par la "Société Nouvelle des Éditions Marine et Océans". Elle a pour objectif de sensibiliser le grand public aux principaux enjeux géopolitiques, économiques et environnementaux des mers et des océans. Informer et expliquer sont les maîtres mots des contenus proposés destinés à favoriser la compréhension d’un milieu fragile.   Même si plus de 90% des échanges se font par voies maritimes, les mers et les océans ne sont pas dédiés qu'aux échanges. Les ressources qu'ils recèlent sont à l'origine de nouvelles ambitions et, peut-être demain, de nouvelles confrontations.

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