Se préparer au Grand Sud
Tous les marins, y compris ceux qui galèrent encore dans l’anticyclone de Sainte-Hélène se préparent psychologiquement à l’arrivée dans le Grand Sud. Même Sébastien Destremau, 24e, actuellement à la latitude de Salvador de Bahia : « Je sais exactement comment je vais organiser mon bateau, les voiles, mes affaires, même si j’ai encore du temps, j’y pense forcément… ». Et d’avouer qu’il s’était rasé la tête au passage de l’équateur pour Neptune mais aussi pour parer les mers du Sud : « Pas de cheveux, pas d’humidité donc plus chaud ! ». Kito de Pavant (Bastide Otio), 10e, a déjà passé le pas. Le Méditerranéen avoue être fin prêt à vivre un mois dans le froid et l’humidité : « Tout le matos a été mis sur l’arrière. Je n’ai pas de souci particulier sur le bateau. On sait qu’on va avoir des conditions musclées sur la semaine prochaine. Je me suis préparé à un mois difficile. » Paul Meilhat, 4e, bizuth des mers australes, va bientôt rentrer dans le vif du sujet et trouve le temps, malgré la régate dont il joue le jeu à merveille, de bricoler et soigner son Imoca : « Pendant les deux jours précédents, j’ai passé pas mal de temps à bricoler sur le bateau. Il y a des choses à réparer, à vérifier. D’ici quatre/cinq jours on risque de rencontrer des conditions plus typiques de l’océan Indien. » confiait Paul cet après-midi à la vacation.
Si un océan, c’est-à-dire l’équivalent d’une transatlantique, sépare Alex Thomson de Didac Costa, toutes les têtes et les mains des marins fonctionnent au même régime : réglages, manœuvres, analyse météo, réparations diverses sur les bateaux. Objectif : traverser les mers du sud sans encombre… avant de mettre le clignotant à gauche au cap Horn !
Tous les marins, y compris ceux qui galèrent encore dans l’anticyclone de Sainte-Hélène se préparent psychologiquement à l’arrivée dans le Grand Sud. Même Sébastien Destremau, 24e, actuellement à la latitude de Salvador de Bahia : « Je sais exactement comment je vais organiser mon bateau, les voiles, mes affaires, même si j’ai encore du temps, j’y pense forcément… ». Et d’avouer qu’il s’était rasé la tête au passage de l’équateur pour Neptune mais aussi pour parer les mers du Sud : « Pas de cheveux, pas d’humidité donc plus chaud ! ». Kito de Pavant (Bastide Otio), 10e, a déjà passé le pas. Le Méditerranéen avoue être fin prêt à vivre un mois dans le froid et l’humidité : « Tout le matos a été mis sur l’arrière. Je n’ai pas de souci particulier sur le bateau. On sait qu’on va avoir des conditions musclées sur la semaine prochaine. Je me suis préparé à un mois difficile. » Paul Meilhat, 4e, bizuth des mers australes, va bientôt rentrer dans le vif du sujet et trouve le temps, malgré la régate dont il joue le jeu à merveille, de bricoler et soigner son Imoca : « Pendant les deux jours précédents, j’ai passé pas mal de temps à bricoler sur le bateau. Il y a des choses à réparer, à vérifier. D’ici quatre/cinq jours on risque de rencontrer des conditions plus typiques de l’océan Indien. » confiait Paul cet après-midi à la vacation.
Si un océan, c’est-à-dire l’équivalent d’une transatlantique, sépare Alex Thomson de Didac Costa, toutes les têtes et les mains des marins fonctionnent au même régime : réglages, manœuvres, analyse météo, réparations diverses sur les bateaux. Objectif : traverser les mers du sud sans encombre… avant de mettre le clignotant à gauche au cap Horn !
2 heures de pénalité pour Jérémie Beyou (Maître CoQ)
Le 22 novembre dernier, le skipper de Maître CoQ chutait sur son bloc moteur entraînant la rupture du plomb de l’arbre d’hélice (bloqué pour ne pas être utilisé). Le jury du Vendée Globe inflige donc 2 heures de pénalité (comme indiqué dans les Instructions de Course). Jérémie devra repasser un point GPS indiqué par la Direction de Course après avoir navigué 2 heures aux alentours
Le 22 novembre dernier, le skipper de Maître CoQ chutait sur son bloc moteur entraînant la rupture du plomb de l’arbre d’hélice (bloqué pour ne pas être utilisé). Le jury du Vendée Globe inflige donc 2 heures de pénalité (comme indiqué dans les Instructions de Course). Jérémie devra repasser un point GPS indiqué par la Direction de Course après avoir navigué 2 heures aux alentours
Extraits des vacations de ce samedi
Kito de Pavant, Bastide Otio :
« On a une période un peu rock n’roll. Il y a du vent de Sud-Ouest, entre 20 et 30 nœuds et 5 ou 6 mètres de creux. C’est un peu le rodéo dans le bateau. Ce n’est pas très confortable. Ce sont les vicissitudes de l’Atlantique Sud. Ce sont des navigations qu’on attendait plutôt dans le Grand Sud. Les dépressions vont défiler les unes après les autres, jusqu’à loin, j’espère. Ça ne se passe pas trop mal pour moi. J’aimerais bien recoller avec les copains de devant. Je pense qu’il va falloir être patient. Il ne va pas se passer grand-chose dans les semaines qui viennent. Il faudra peut-être attendre une occasion vers l’Australie. Tout le matos a été mis sur l’arrière. Je n’ai pas de souci particulier sur le bateau. On sait qu’on va avoir des conditions difficiles sur la semaine prochaine. Je me suis préparé à un mois difficile. Je suis en forme. J’ai le J1 et la trinquette devant et deux ris dans la grand-voile. Ce n’est pas forcément nécessaire car il y a 25 nœuds, mais le bateau souffre donc je préférais être prudent. »
« On a une période un peu rock n’roll. Il y a du vent de Sud-Ouest, entre 20 et 30 nœuds et 5 ou 6 mètres de creux. C’est un peu le rodéo dans le bateau. Ce n’est pas très confortable. Ce sont les vicissitudes de l’Atlantique Sud. Ce sont des navigations qu’on attendait plutôt dans le Grand Sud. Les dépressions vont défiler les unes après les autres, jusqu’à loin, j’espère. Ça ne se passe pas trop mal pour moi. J’aimerais bien recoller avec les copains de devant. Je pense qu’il va falloir être patient. Il ne va pas se passer grand-chose dans les semaines qui viennent. Il faudra peut-être attendre une occasion vers l’Australie. Tout le matos a été mis sur l’arrière. Je n’ai pas de souci particulier sur le bateau. On sait qu’on va avoir des conditions difficiles sur la semaine prochaine. Je me suis préparé à un mois difficile. Je suis en forme. J’ai le J1 et la trinquette devant et deux ris dans la grand-voile. Ce n’est pas forcément nécessaire car il y a 25 nœuds, mais le bateau souffre donc je préférais être prudent. »
Armel Le Cléac’h, Banque Populaire VIII :
« On essaye de continuer à faire marcher le bateau et de trouver la meilleure route. En ce moment ce n’est pas très simple, il va falloir trouver le meilleur chemin pour traverser la dépression mais je suis content d’être revenu au contact d’Alex (Thomson). Ce sont les premières heures où je peux aller dehors pour bricoler et faire un check. Depuis ce matin, je n’ai pas arrêté. J’ai un peu les mains sales. La dépression est devant nous, il faut la contourner par le nord. C’est ce qu’on essaye de faire en ce moment. Il y a quelques empannages dans la journée. On profite de ces moments d’accalmie pour faire le tour du bateau et ranger. Ça faisait un peu de bien ce matin de passer de 20 nœuds à 12 nœuds. C’est bizarre pour nous qui aimons la vitesse mais ça fait du bien de souffler un peu.
Beaucoup d’oiseaux suivent Banque Populaire VIII. J’ai les premiers albatros qui sont avec moi. C’est l’ambiance des quarantièmes. Une dépression va arriver lundi pour nous emmener aux Kerguelen. »
« On essaye de continuer à faire marcher le bateau et de trouver la meilleure route. En ce moment ce n’est pas très simple, il va falloir trouver le meilleur chemin pour traverser la dépression mais je suis content d’être revenu au contact d’Alex (Thomson). Ce sont les premières heures où je peux aller dehors pour bricoler et faire un check. Depuis ce matin, je n’ai pas arrêté. J’ai un peu les mains sales. La dépression est devant nous, il faut la contourner par le nord. C’est ce qu’on essaye de faire en ce moment. Il y a quelques empannages dans la journée. On profite de ces moments d’accalmie pour faire le tour du bateau et ranger. Ça faisait un peu de bien ce matin de passer de 20 nœuds à 12 nœuds. C’est bizarre pour nous qui aimons la vitesse mais ça fait du bien de souffler un peu.
Beaucoup d’oiseaux suivent Banque Populaire VIII. J’ai les premiers albatros qui sont avec moi. C’est l’ambiance des quarantièmes. Une dépression va arriver lundi pour nous emmener aux Kerguelen. »
Jean Le Cam, Finistère Mer Vent :
« Cette nuit, j’ai fait l’inavouable. Je vais vous faire un scénario, je suis sous gennaker, à un ris. J’ai des claques à 30 nœuds, 32 nœuds, le bateau plante, en plus tu fais pas la route, il y en a marre. Tu prends un deuxième ris, tac tac. Ça part comme une fusée encore. T’en as marre, tu roules le gennaker. Je vais lofer de 15, ça va être nickel. Je vais pouvoir me reposer un peu. Je fais toute la manœuvre. Et tout à coup, pétole. Et 10 minutes après, paf, 35 nœuds. Super, je vais pouvoir me coucher. Une demie heure se passe, et d’un coup, crac, le vent retombe. Qu’à cela ne tienne, ça l’a déjà fait tout à l’heure, ça va mollir et ça va repartir. Je vais aller me coucher. Je n’entends pas mon réveil, je me réveille 5h plus tard, avec 15 nœuds de vent, sous ORC deux ris. Alors là, branle-bas de combat ! Je remets la grand-voile, j’affale le petit gennaker, j’en mets un plus grand. J’ai transpiré comme mille ce matin. C’est l’inavouable quoi… C’est quoi l’intérêt du solitaire ? Personne ne voit les conneries que tu fais ! Si je fais le Vendée Globe, c’est pour arrêter de tourner en rond. »
« Cette nuit, j’ai fait l’inavouable. Je vais vous faire un scénario, je suis sous gennaker, à un ris. J’ai des claques à 30 nœuds, 32 nœuds, le bateau plante, en plus tu fais pas la route, il y en a marre. Tu prends un deuxième ris, tac tac. Ça part comme une fusée encore. T’en as marre, tu roules le gennaker. Je vais lofer de 15, ça va être nickel. Je vais pouvoir me reposer un peu. Je fais toute la manœuvre. Et tout à coup, pétole. Et 10 minutes après, paf, 35 nœuds. Super, je vais pouvoir me coucher. Une demie heure se passe, et d’un coup, crac, le vent retombe. Qu’à cela ne tienne, ça l’a déjà fait tout à l’heure, ça va mollir et ça va repartir. Je vais aller me coucher. Je n’entends pas mon réveil, je me réveille 5h plus tard, avec 15 nœuds de vent, sous ORC deux ris. Alors là, branle-bas de combat ! Je remets la grand-voile, j’affale le petit gennaker, j’en mets un plus grand. J’ai transpiré comme mille ce matin. C’est l’inavouable quoi… C’est quoi l’intérêt du solitaire ? Personne ne voit les conneries que tu fais ! Si je fais le Vendée Globe, c’est pour arrêter de tourner en rond. »
Paul Meilhat, SMA :
« J’ai entre 20 et 22 nœuds vent. Ça fait du bien après les quelques jours de pétole. C’est sympa d’avoir quelqu’un à côté. J’arrive à le tenir en vitesse donc je suis content. Mais les conditions vont être propices pour les foils. J’essaye d’amener le bateau à la bonne vitesse. J’ai pris un ris ce matin. Depuis deux heures je suis passé sous petit gennaker pour essayer d’accélérer un peu. Pendant les deux jours précédents, j’ai passé pas mal de temps à bricoler sur le bateau. Il y a des choses à réparer, à vérifier. Avec les allures qu’on a en ce moment, on peut se reposer, même si ça bouge beaucoup. Ici, les nuits sont plus courtes, on est en été austral. Ça dure 8 heures maximum. J’ai les premiers albatros. Quand il n’y avait pas de vent je pouvais les voir planer. D’ici quatre/cinq jours on risque de rencontrer des conditions plus typiques de l’océan Indien. Je n’ai pas forcément d’appréhension. Cette nuit je vais passer le cap de Bonne Espérance. C’est une entrée symbolique. »
« J’ai entre 20 et 22 nœuds vent. Ça fait du bien après les quelques jours de pétole. C’est sympa d’avoir quelqu’un à côté. J’arrive à le tenir en vitesse donc je suis content. Mais les conditions vont être propices pour les foils. J’essaye d’amener le bateau à la bonne vitesse. J’ai pris un ris ce matin. Depuis deux heures je suis passé sous petit gennaker pour essayer d’accélérer un peu. Pendant les deux jours précédents, j’ai passé pas mal de temps à bricoler sur le bateau. Il y a des choses à réparer, à vérifier. Avec les allures qu’on a en ce moment, on peut se reposer, même si ça bouge beaucoup. Ici, les nuits sont plus courtes, on est en été austral. Ça dure 8 heures maximum. J’ai les premiers albatros. Quand il n’y avait pas de vent je pouvais les voir planer. D’ici quatre/cinq jours on risque de rencontrer des conditions plus typiques de l’océan Indien. Je n’ai pas forcément d’appréhension. Cette nuit je vais passer le cap de Bonne Espérance. C’est une entrée symbolique. »
Jordi Griso, team manager, One Planet One Ocean (Didac Costa) :
« Didac se porte très bien, mais il y a un gros problème à bord. Il avait une voile qui a explosé il y a deux jours. C’était le J1. C’était une vieille voile qui a été utilisée pour la Barcelona World Race en 2010, donc ça date un peu. Nous savions que cela pouvait arriver, mais c’est arrivé trop tôt pour nous. Nous ne pouvons rien faire à ce sujet, il est impossible de réparer. Didac doit continuer sans cette voile. Maintenant, les conditions ne sont pas très faciles parce qu’il est au près avec des vagues. Il s’attend à ce que le vent diminue un peu pour pouvoir naviguer plus débridé au cours des deux prochains jours, ce qui sera mieux. Il s’attend à négocier la haute pression pour pouvoir enfin atteindre les conditions du sud dans une semaine peut-être. Il est heureux d’être sur le bateau en course après toutes les choses qui se sont passées aux Sables après le départ. Il essaye maintenant de préparer le bateau pour le sud, en faisant quelques réparations au générateur et à l’électronique. C’est l’objectif principal pendant des cinq prochains jours. «
« Didac se porte très bien, mais il y a un gros problème à bord. Il avait une voile qui a explosé il y a deux jours. C’était le J1. C’était une vieille voile qui a été utilisée pour la Barcelona World Race en 2010, donc ça date un peu. Nous savions que cela pouvait arriver, mais c’est arrivé trop tôt pour nous. Nous ne pouvons rien faire à ce sujet, il est impossible de réparer. Didac doit continuer sans cette voile. Maintenant, les conditions ne sont pas très faciles parce qu’il est au près avec des vagues. Il s’attend à ce que le vent diminue un peu pour pouvoir naviguer plus débridé au cours des deux prochains jours, ce qui sera mieux. Il s’attend à négocier la haute pression pour pouvoir enfin atteindre les conditions du sud dans une semaine peut-être. Il est heureux d’être sur le bateau en course après toutes les choses qui se sont passées aux Sables après le départ. Il essaye maintenant de préparer le bateau pour le sud, en faisant quelques réparations au générateur et à l’électronique. C’est l’objectif principal pendant des cinq prochains jours. «
Sébastien Destremau, TechnoFirst-faceOcean :
« Devant moi, j’ai un océan à perte de vue, et un peu de nuages. Je viens de rentrer dans une zone de moins de vent. On était bien et ça vient de se calmer. J’espère que ça ne va pas durer longtemps. C’est bien de revenir sur le wagon de devant. Ça serait bien s’ils pouvaient m’attendre encore un peu pour qu’on puisse jouer ensemble plus tard. Je m’applique à bien faire naviguer mon bateau. J’essaye de ne jamais arrêter le bateau quitte à ne pas aller dans la direction que je souhaiterais. Je surveille plutôt mes voiles que mon ordinateur. On a hâte de finir l’Atlantique mais la suite fait peur aussi. Quand t’y es jamais allé… Ou en équipage, tout seul ça fait peur. On verra à quelle sauce on va être mangés. J’ai une idée précise de ce que je vais faire pour le Sud. Je vais mettre le bateau en configuration « gros temps ». Tout fermer, tout avoir à portée de main, tout attacher. Il y a des voiles qu’on ne verra pas avant le Horn donc on peut les ranger. On va faire attention que le bateau soit bien fermé. Et bien sec. Ce sont des détails mais c’est important aussi. »
« Devant moi, j’ai un océan à perte de vue, et un peu de nuages. Je viens de rentrer dans une zone de moins de vent. On était bien et ça vient de se calmer. J’espère que ça ne va pas durer longtemps. C’est bien de revenir sur le wagon de devant. Ça serait bien s’ils pouvaient m’attendre encore un peu pour qu’on puisse jouer ensemble plus tard. Je m’applique à bien faire naviguer mon bateau. J’essaye de ne jamais arrêter le bateau quitte à ne pas aller dans la direction que je souhaiterais. Je surveille plutôt mes voiles que mon ordinateur. On a hâte de finir l’Atlantique mais la suite fait peur aussi. Quand t’y es jamais allé… Ou en équipage, tout seul ça fait peur. On verra à quelle sauce on va être mangés. J’ai une idée précise de ce que je vais faire pour le Sud. Je vais mettre le bateau en configuration « gros temps ». Tout fermer, tout avoir à portée de main, tout attacher. Il y a des voiles qu’on ne verra pas avant le Horn donc on peut les ranger. On va faire attention que le bateau soit bien fermé. Et bien sec. Ce sont des détails mais c’est important aussi. »