La France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Pologne ont tenté, le 15 novembre dernier, de relancer l’Europe de la défense dans un contexte de restrictions budgétaires dans l’Union européenne.
Les ministres des Affaires étrangères et de la défense de ces cinq grands pays de l’UE se sont réunis à Paris pour « promouvoir une politique européenne ambitieuse dans le domaine de la sécurité et de la défense« , selon un communiqué commun.
Cette réunion intervient en amont d’un Conseil européen qui doit examiner ce dossier en 2013 et définir les priorités stratégiques, notamment pour renforcer la compétitivité de l’industrie de défense européenne.
Elle intervient aussi après l’échec de la fusion entre EADS et le britannique BAE Systems, qui a illustré l’incapacité des Etats à mettre en musique une consolidation qu’ils appellent de leurs voeux depuis plusieurs années.
« Notre initiative a une double volonté, d’abord s’inscrire dans un calendrier (…) et créer un mouvement, créer un entrain qui est ouvert à tous« , a déclaré à la presse le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Pour le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, les contraintes budgétaires liées à la crise « obligent, dans l’intérêt des contribuables, de veiller à avoir davantage d’Europe. »
Une nécessité qui émane également, selon lui, du recentrage de la défense des Etats-Unis vers l’Asie, sur fond d’émergence de la Chine comme grande puissance militaire.
Interrogé sur l’absence de la Grande-Bretagne, seule puissance nucléaire d’Europe avec la France, et l’un des deux plus gros budgets de défense, Laurent Fabius a souligné que le texte, adopté le 15 novembre par les « Cinq », allait être envoyé au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
« Le texte que nous avons mis au point est ouvert à l’ensemble de nos autres collègues, et singulièrement à la Grande-Bretagne, dont chacun sait à quel point elle est importante en matière de défense« , a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.
Paris cherche à élargir sa coopération militaire à d’autres pays européens, dont l’Allemagne, plutôt que de la limiter à l’axe franco-britannique privilégié par Nicolas Sarkozy.
« Ce n’est pas ou les uns ou les autres, c’est et les uns et les autres« , a déclaré Laurent Fabius.
Source www.zonebourse.com