L’ancien croiseur Colbert quitte Brest pour être démantelé à Bordeaux

Le navire, rebaptisé Q (pour coque) 683, a quitté Brest au petit matin tracté par un remorqueur civil, a indiqué la préfecture maritime. Il sera déconstruit à Bassens par le spécialiste du traitement des déchets Veolia, tout comme l’est depuis octobre 2014 le mythique navire école Jeanne D’Arc.

La Marine nationale a conclu un marché de 11,5 millions d’euros avec Veolia pour la déconstruction des deux navires.

Le démantèlement du Colbert, qui dans un premier temps sera désamianté le long d’un quai, devrait durer 18 mois, selon Veolia. La Jeanne d’Arc, dont le désamiantage a pris plus de temps que prévu, a quitté ce même quai il y a une semaine pour être découpée dans un bassin.

Le Colbert, navire-musée pendant près de 15 ans à Bordeaux, avait rejoint en 2007 le port militaire de Brest, avant d’être envoyé au cimetière marin de Landevennec, à l’entrée de la presqu’île de Crozon, dans la rade de la cité du Ponant.

Le bâtiment de 181 m de long attendait depuis d’être démantelé. Il a notamment servi de réserve de pièces détachées pour la Jeanne d’Arc, jusqu’au retrait du service actif de cette dernière en 2010.

Le Colbert, essentiellement destiné à la lutte anti-aérienne, fut le premier grand bâtiment de combat de la Marine nationale construit après la deuxième guerre mondiale, de 1953 à 1956.

Ses principales missions consistaient à protéger un porte-avions des attaques aériennes, servir d’appui feu dans des opérations terrestres ou encore à évacuer en cas de besoin des ressortissants français outre-mer.

Le navire avait également un rôle de représentation aux quatre coins du monde, ce qui lui valut parfois le surnom d' »Élysée flottant ». Le voyage le plus célèbre reste celui de juillet 1967 lorsque le général de Gaulle se rendit à son bord en visite officielle au Canada et prononça « Vive le Québec libre ! »

Le Colbert effectua son unique mission de guerre durant la Guerre du Golfe, juste avant son désarmement en 1991.

Avant 2005, les bateaux militaires étaient coulés au large, parfois après avoir servi de cibles d’exercice. Depuis, cette pratique est interdite et les navires sont détruits en France ou à l’étranger après le lancement d’appels d’offres.

sf/gvy/phc

VEOLIA ENVIRONNEMENT

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