Désigné sous le nom de « Projet 21180 », ce brise-glace d’un tirant d’eau de 6.000 tonnes mesure 85 mètres de long.
« En 2017, le navire va intégrer la Flotte du nord et nous permettre de donner priorité à la mer du Nord « , a annoncé l’amiral Igor Zvaritch, à la tête du département technique de la marine russe.
La construction de deux autres brise-glaces, d’un tirant d’eau de 8.500 tonnes doit être lancée en automne 2016, a ajouté le directeur des chantiers navaux Admiraletïskie Verfi, Alexandre Bouzakov.
Alors qu’elle possède déjà 40 navires civils capables de briser les glaces tout au long de l’année, la Russie construit des brise-glaces militaires conformément à sa politique d’expansion en Arctique,selon l’expert Igor Korotchenko, directeur du Centre d’analyse du commerce mondial d’armes.
« L’Arctique est aujourd’hui une région prioritaire pour la Russie. Nous y avons mis en place un ensemble de défenses antimissiles et construisons des bases militaires sur les îles des archipels », souligne-t-il.
Les brise-glaces militaires sont un élément-clé du ravitaillement de ces bases, ajoute-t-il.
La Russie possède déjà plus de brise-glaces que la totalité des autres pays, précise Alexandre Khramtchikine, expert russe à l’Institut de l’analyse géopolitique et militaire.
Outre leur aspect militaire, ajoute-t-il, ces navires peuvent permettre de créer « des routes maritimes, une alternative aux axes de transports ». Selon certaines études scientifiques, la fonte des glaciers pourrait ouvrir de nouvelles routes maritimes pour le commerce pendant l’été dès 2050.
Depuis plusieurs années, la Russie multiplie les manoeuvres militaires d’ampleur dans cette région riche en hydrocarbures, et qui fait objet de convoitises croissantes, notamment de la part de la Russie, des Etats-Unis et du Canada.
En août, Moscou, qui se rêve en principale puissance de l’Arctique, a par ailleurs revendiqué devant les Nations unies, preuves scientifiques à l’appui, la souveraineté sur 1,2 million de km2 dans l’Arctique.