C’est en juin 1816 que les Anglais, au terme de nombreux conflits pour la possession de l’archipel, remirent les clés du territoire à leur ennemi juré.
La première présence française sur l’archipel remonte au XVIe siècle, où des pêcheurs bretons, normands et basques utilisaient ces îles comme base de pêche saisonnière, avant de s’y installer à partir de 1604. Le traité d’Utrecht entre la France et l’Angleterre stipule en 1713 que la France perd l’Acadie, mais devient officiellement propriétaire de Saint-Pierre et Miquelon.
A partir de là, l’archipel va basculer alternativement dans le giron britannique ou le giron français au gré des conflits entre les deux pays -avec à plusieurs reprises la déportation totale des habitants de l’archipel-, jusqu’au traité de Paris de novembre 1815, qui scelle définitivement l’appartenance de Saint-Pierre et Miquelon à la France.
Mais c’est en juin de l’année suivante que la France récupère officiellement ses terres. 200 ans plus tard, cette collectivité d’Outre-mer d’environ 6.000 habitants, va célébrer cet évènement en deux temps.
Jeudi, la goélette l’Etoile, ancien navire morutier devenu bateau école de la marine nationale, accostera sur l’île de Miquelon pour une reconstitution historique. Celle-ci symbolisera le retour des premiers colons sur le territoire après la dernière déportation des habitants par les Anglais en 1803.
La ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, fait spécialement le déplacement pour participer à cet événement et au défilé de figurants dans les rues de ce village qui compte aujourd’hui moins de 600 habitants.
Le Premier ministre Manuel Valls avait dans un premier temps annoncé sa venue pour ces commémorations, mais il a finalement dû reporter à l’automne son déplacement, afin de gérer notamment le conflit social lié au projet de loi travail.
Mercredi 22 juin, l’Etoile mettra le cap sur l’île de Saint-Pierre pour symboliser l’arrivée du Commandant Bourillon, qui a reçu solennellement de la main des Anglais, en 1816, l’acte de propriété définitif des îles de Saint-Pierre et Miquelon.
Cet événement fait toujours la fierté des habitants de ce petit archipel français de 242 kilomètres carrés qui s’est construit loin de sa mère patrie. Ils sont pour beaucoup des descendants de Français (du Pays basque, de Bretagne et de Normandie) et d’Acadiens.
Devenu territoire d’outre-mer en 1946, Saint-Pierre et Miquelon est collectivité d’outre-mer depuis 2003.