Chargé de plus de 10.000 tonnes d’aide humanitaire, le Lady Leyla a quitté le port de Mersin vers celui d’Ashdod en Israël, pour une traversée censée durer une trentaine d’heures, a indiqué la chaîne privée de télévision turque NTV, précisant que l’aide devait être livrée aux habitants de l’enclave palestinienne avant la fête de fin du ramadan prévue mardi.
Israël et la Turquie ont officialisé lundi la normalisation de leurs relations après six années de brouille.
Les rapports entre les deux pays s’étaient progressivement détériorés au cours des années 2000, avant d’être réduits de manière drastique en 2010, en réaction à l’assaut meurtrier lancé par des commandos israéliens contre un navire affrété par une ONG humanitaire turque, pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Cette opération s’était soldée par la mort de 10 Turcs.
Dans le cadre de l’accord qui prévoit des excuses d’Israël et une compensation financière aux familles des dix Turcs tués, l’Etat hébreu a également accepté que les Turcs acheminent de l’aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza, territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas.
Ankara pourra ainsi investir dans l’infrastructure palestinienne et apporter de l’aide, à travers le port d’Ashdod, aux habitant de cette petite langue de terre côtière soumise à dix ans de blocus israélien et près de trois années de fermeture de la frontière égyptienne.
Cette livraison est un « premier test de la volonté d’Israël » d’alléger le blocus de Gaza, avait indiqué mardi le porte-parole du palais présidentiel turc Ibrahim Kalin. « Après cela, les bateaux apporteront de l’aide d’une manière plus fréquente. (…) Cet accord va permettre aux gens de Gaza de respirer ».
Selon l’ONU, 72% des foyers gazaouis sont en sous-alimentation.
Le Hamas, grand allié du gouvernement islamo-conservateur du président turc Recept Tayyip Erdogan, a remercié Ankara pour ses efforts d’aide pour Gaza.