Le gouvernement a nommé jeudi au poste de chef d’état-major de la Marine de guerre Carlos Alfredo Mandungal, en remplacement de Sanha Klucé, mort fin mai. M. Mandungal, précédemment chef adjoint de la Marine, a 55 ans et a été formé notamment en Russie.
L’annonce de cette nomination a suscité des rumeurs en Guinée-Bissau, où M. Mandungal a été présenté comme étant le nouveau chef d’état-major général de l’armée par plusieurs médias locaux, sans indications claires sur le sort de l’actuel patron de l’armée, Biague Nantam, en poste depuis septembre 2014.
Des Bissau-Guinéens commençaient même à exprimer des craintes de troubles impliquant des militaires opposés à ce remaniement supposé.
Dans un entretien avec un journaliste de l’AFP à Bissau, le Premier ministre Baciro Dja a assuré que Biague Nantam n’avait pas été limogé et que Carlos Alfredo Mandungal avait été promu à la tête de la Marine nationale « sur proposition du Conseil supérieur militaire ».
Cette proposition a été soumise par le ministre de la Défense au gouvernement, qui a validé « la nomination officielle du Commodore Carlos Alfredo Mandungal » au poste de chef de la Marine, « c’est une procédure normale », a affirmé M. Dja.
Aucun changement majeur n’a été effectué dans les autres branches de l’armée et les rumeurs ayant circulé sont infondées, a-t-il dit.
Petit pays d’1,6 million d’habitants, la Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 de nombreuses tentatives de coups d’Etat réussies ou manquées, dans lesquelles les militaires ont généralement joué un rôle prépondérant.
Pendant des années, l’instabilité politique et la pauvreté y ont facilité l’implantation de trafiquants de drogue, sous la protection présumée de hauts responsables de l’armée.
Mais les militaires sont restés à l’écart de la dernière crise politique qui a paralysé près d’un an, jusqu’à fin mai, le fonctionnement des institutions bissau-guinéennes.
La crise avait été déclenchée par la destitution en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, qui est le chef du parti au pouvoir (PAIGC) dont M. Vaz est aussi un des dirigeants.
Après plusieurs médiations, elle s’est dénouée avec la nomination, le 26 mai, de Baciro Dja qui a formé son gouvernement le 2 juin.