Les Philippines prêtes à partager la mer de Chine méridionale (gouvernement)

Perfecto Yasay a dit que le gouvernement du nouveau président Rodrigo Duterte espérait ouvrir rapidement le dialogue avec la Chine après le jugement de la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de la Haye attendu mardi.

Les négociations devront porter sur l’exploitation conjointe des réserves de gaz naturel et de la pêche dans la zone économique exclusive des Philippines.

« Nous pourrions même avoir pour objectif de voir comment nous pouvons explorer conjointement ce territoire », a-t-il déclaré dans un entretien avec l’AFP. Il s’agit de voir « comment nous pouvons utiliser et bénéficier mutuellement de ces ressources dans la zone économique exclusive où les revendications se chevauchent ».

Le gouvernement précédent, celui de Benigno Aquino, avait saisi la CPA en 2013, faisant valoir que les revendications chinoises étaient une violation de la convention de l’ONU sur le droit de la mer dont les deux pays sont signataires.

Pékin considère comme territoire national la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux proches des pays voisins.

Les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Brunei ou Taïwan ont également des prétentions sur la zone — qui sont parfois contradictoires.

M. Duterte, qui a pris ses fonctions le 30 juin, a adopté un ton plus conciliant envers Pékin que son prédécesseur. Celui-ci avait refusé tout dialogue direct avec la Chine, comparant l’expansionnisme chinois dans cette mer aux avancées de l’Allemagne nazie en Europe avant la Seconde guerre mondiale.

M. Yasay a expliqué qu’au contraire, M. Duterte chercherait à entretenir de bonnes relations bilatérales.

« Les déclarations que nous allons faire viseront à renforcer nos relations avec tout le monde afin de nous assurer qu’il n’y ait aucun obstacle sur la voie des négociations pour une solution pacifique à cette question ».

La région est traversée par des autoroutes de fret maritime qui permettent de connecter l’Asie orientale avec l’Europe et le Moyen-Orient. Le fret maritime est estimé à plus de 4.500 milliards d’euros annuels.

Cette mer recèlerait d’importants gisements d’hydrocarbures.

Pour appuyer ses prétentions, la Chine y mène d’énormes travaux de remblaiement, construisant des îles artificielles et des pistes d’atterrissage pouvant accueillir des avions militaires.

Pékin et Manille sont également convenues de s’abstenir de déclarations « provocatrices » après le rendu de la décision de la CPA, a dit le chef de la diplomatie.

Manille est disposé à partager le récif poissonneux de Scarborough, situé dans la zone exclusive économique et dont la Chine a pris le contrôle en 2012, a-t-il ajouté.

De même, Manille peut envisager l’exploitation conjointe des réserves de gaz de Reed Bank, également dans la zone exclusive.

Il a cependant souligné que Manille ne cèderait aucun de ses droits en mer de Chine méridionale.

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