« Nous veillerons à ce que les nouveaux actionnaires puissent fournir les investissements nécessaires non seulement à la préservation de l’emploi mais d’abord au développement des chantiers », a affirmé le Premier ministre lors de la séance des questions à l’Assemblée nationale.
« L’Etat dispose de plusieurs moyens pour peser dans le choix de repreneur », a-t-il rappelé, même si ce dernier « relève à ce stade in fine du tribunal de commerce de Séoul », qui gère le redressement judiciaire de STX.
Outre sa minorité de blocage en tant qu’actionnaire, l’Etat français a « les droits qui lui sont conférés en vertu du pacte d’actionnaires en vigueur » et « la réglementation sur les investissements étrangers en France », plus connue comme le dispositif Montebourg, que « nous pouvons à tout moment actionner ».
« Nous ne sommes qu’au début de ce processus qui va durer plusieurs mois », a souligné le Premier ministre, qui répondait à la députée PS Marie-Odile Bouillé, élue de Loire-Atlantique.
« Dans ce dossier comme dans d’autres, l’Etat actionnaire jouera pleinement son rôle de stratège, comme nous l’avons fait pour Alstom, nous ferons pour STX », a-t-il promis, après la commande publique de TGV pour sauver l’usine Alstom de Belfort.
Le gouvernement avait assuré déjà lundi qu’il ne prévoyait pas de nationaliser les chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), mis en vente par leur maison mère sud-coréenne STX, mais précisé qu’il entendait peser dans le choix du repreneur de ce fleuron industriel.
« On nous a dit que l’Etat souhaitera conserver, quel que soit le nouvel actionnaire, une minorité de blocage », a rapporté à l’AFP Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée du syndicat FO, dont une délégation a été reçue en fin d’après-midi à Bercy.
Si la déléguée se félicite de la volonté affichée par le gouvernement « d’être extrêmement attentifs aux conditions de reprise », « on a vu par le passé ce que pouvaient donner les garanties d’un repreneur », dit-elle en citant l’exemple de la vente des activités énergie d’Alstom à General Electric, « qui s’était engagé à créer des emplois mais a commencé par en supprimer 700. »
L’Etat français détient un tiers des ex-Chantiers de l’Atlantique depuis 2008, et leur rachat au Norvégien Aker Yards par STX Offshore and Shipuilding, filiale de construction navale du conglomérat sud-coréen STX, propriétaire des deux tiers restants.
STX Offshore and Shipbuilding a été placée en redressement judiciaire début septembre, et son plan de redressement inclut la cession de la participation dans les chantiers de Saint-Nazaire avant fin 2016.
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