« Nous avons pu établir que Qandala est tombée ce matin. Des miliciens islamistes en armes ont investi la localité et dit à la population qu’ils la contrôlaient désormais », a déclaré par téléphone à l’AFP un chef coutumier, Mohamed Muse, depuis la ville de Bossasso, à environ 70 km de Qandala.
« Des pêcheurs des environs de Qandala rapportent que la ville a été prise et qu’ils ne sont pas partis en mer aujourd’hui. Les combattants islamistes ont pris position le long de la côte et dans plusieurs endroits de la bourgade mais nous ne savons pas exactement qui ils sont », a indiqué Abdiweli Adan, un habitant du village voisin de Karin.
Mais l’agence de propagande de l’EI, Amaq, a entre-temps confirmé la prise de Qandala par « des combattants de l’Etat Islamique ».
Plusieurs responsables administratifs locaux ont également reconnu auprès de l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que le port était sous contrôle d’islamistes armés, ajoutant qu’une partie de la population avait fui à leur arrivée.
Les autorités de la région semi-autonome du Puntland n’ont toujours pas officiellement commenté cette attaque.
Très présents dans le sud et le centre de la Somalie, les insurgés islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, ne sont quasiment pas implantés au Puntland.
En revanche, la région semi-autonome abrite un petit groupe de combattants – une centaine tout au plus selon les analystes – dirigé par le Somalien Abdulqadir Mumin, un ancien membre des shebab qui a fait défection au profit du groupe Etat islamique en octobre 2015.
On ignorait mercredi les motifs de la prise de Qandala, qui est située sur le golfe d’Aden, en face des côtes yéménites.
Plusieurs cargaisons d’armes ont été interceptées cette année par des bêtiments, appartenant à une mission navale internationale contre le terrorisme, dans le golfe d’Aden à bord de navires dont on ignore s’ils faisaient route vers la Somalie ou le Yémen.
En mars, un groupe de plusieurs dizaines de combattants shebab avait accosté au Puntland depuis le sud de la Somalie et brièvement pris le contrôle de plusieurs villages côtiers, avant d’être tués ou capturés par les forces de sécurité du Puntland.
Le Puntland a déclaré son autonomie en 1998, sans toutefois faire sécession de la Somalie, contrairement à son voisin, le Somaliland, qui a proclamé son indépendance dès 1991 dan le nord-ouest.