La maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), contactée par l’AFP, a affirmé qu’elle « ne ferait pas appel » de cette décision, mais qu’elle demanderait « au président de la République qu’on démonte le mur ».
Ce mur de 4 m de hauteur et 1 km de long, dont la grande partie a déjà été édifiée, prolonge les grillages déjà installés sur la rocade près du port. Financé par la Grande-Bretagne (2,7 millions d’euros), ce mur doit être végétalisé au printemps prochain côté circulation et vise à protéger à l’avenir la rocade des assauts de migrants voulant passer en Angleterre, s’ils revenaient à Calais malgré la destruction de la « Jungle ».
Le tribunal saisi en référé lors d’une audience le 16 novembre a notamment fondé sa décision en estimant que le mur, « constitué d’éléments de béton préfabriqué », pouvait « être démonté » et « qu’ainsi le caractère irréversible de l’atteinte invoquée au paysage, qui au demeurant comprend, outre la zone agricole invoquée par la commune, une zone industrielle et une ligne à haute tension, n’est pas établi ».
Le juge administratif a également estimé que le flux de migrants depuis Calais n’allait pas « à court terme » se tarir et que dans ces conditions, le mur pouvait « prévenir les probables tentatives d’intrusions » en sécurisant la circulation routière « compte tenu de l’importance du trafic de camions ».
« Le tribunal a suivi le gouvernement. Je ne peux que constater que les maires n’ont plus de pouvoir sur leur commune. Le maire dans sa commune, sur son terrain, n’a plus de pouvoir à partir du moment où le gouvernement prend des décisions sans son accord et sans l’accord des élus du territoire », a expliqué Mme Bouchart.
L’élue compte « demander au président de la République qu’on démonte le mur, parce qu’on n’en veut pas, il détruit, il dénature, l’ensemble du littoral ».
Natacha Bouchart, initialement favorable à ce projet, avait estimé lors de l’annonce du démantèlement par les autorités en septembre que ce mur n’avait « plus lieu d’être ».
L’érection du mur sera terminée mi-décembre « si les conditions météorologiques sont favorables », selon la préfecture.