Aucune liaison maritime entre la Grèce continentale et ses îles n’a eu lieu en raison de la grève de 24 heures des marins.
Les syndicats du secteur public Adedy et celui des marins Pno protestent contre de nouvelles hausses des taxes et la réforme du droit de travail, que la Grèce doit adopter pour continuer de bénéficier des prêts de ses créanciers.
Environ 5.000 manifestants du syndicat proche des communistes Pame, se sont rassemblées dans le centre d’Athènes, bouclé à la circulation, suivi d’un défilé de 1.500 membres des syndicats du public, professeurs, médecins d’hôpitaux, employés des collectivités locales, selon la police.
« Non aux vieux et nouveaux memoranda » (mesures de rigueur ndlr), « Non aux conditions de travail moyen-âgeuses », était-il inscrit sur des banderoles.
Le gouvernement de gauche « élu pour arrêter l’austérité, poursuit actuellement des politiques purement néolibérales », a dénoncé dans un communiqué l’Adedy.
Les représentants des créanciers, qui négocient actuellement avec le gouvernement dans le cadre du deuxième examen du programme grec, réclament une réforme du régime de travail pour faciliter les licenciements.
Le gouvernement d’Alexis Tsipras compte conclure cette revue d’ici la tenue du prochain Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) le 5 décembre, espérant entamer la discussion sur l’allègement du fardeau de la dette grecque.
Le ministre adjoint des Finances Georges Chouliarakis, cité par des médias, a indiqué lors d’un débat sur le budget à la commission des Affaires économiques du Parlement que « des mesures à court terme (d’ici 2018) visant à alléger la dette ont déjà été décidées » par les créanciers et « doivent être présentées et approuvées au prochain Eurogroupe ».
Selon une décision de la zone euro en mai, prise après la fin du premier contrôle du programme grec, les créanciers s’étaient engagés à élaborer des mesures à court, moyen et long terme, pour l’allègement de la dette publique, prévue à 180% du PIB en 2016.
Le projet du budget pour 2017, qui doit être voté d’ici la mi-décembre, comprend de nouvelles hausses de taxes sur de nombreux produits et services comme les voitures, les carburants, la télévision payante, la téléphonie fixe, le tabac, le café ou la bière.
Il prévoit aussi la mise en oeuvre de nouvelles coupes dans salaires et retraites, de 5,7 milliards d’euros, votées récemment par le Parlement.
L’objectif de ces nouvelles mesures est d’atteindre un excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) d’environ 2% du PIB en 2017, réclamé par les créanciers.
« Le budget de 2017 vise à renforcer la crédibilité des finances publiques pour que le pays puisse être de nouveau capable de se financer sur les marchés internationaux l’année prochaine », a dit M. Chouliarakis. En raison de la crise de la dette, la Grèce est privée des marchés internationaux depuis sept ans à l’exception d’une très brève période en 2014.
Les syndicats dénoncent également les plans du gouvernement pour des privatisations prévues de 2 milliards d’euros.
Une grève dans le privé est prévue pour le 8 décembre à l’appel de la Fédération de ce secteur, GSEE.